Union nationale : « on croit mourir pour la patrie... »20/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2290.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Union nationale : « on croit mourir pour la patrie... »

Le 14 juin, Sarkozy était invité par son successeur, Hollande, lors d'un hommage religieux puis militaire à quatre soldats français tués en Afghanistan. Les deux interprètes afghans tués en même temps qu'eux ont d'ailleurs été passés sous silence : peut-être auraient-ils fait tache au moment d'un discours placé sous le signe du patriotisme et de l'union nationale.

C'est paraît-il la tradition que dans de telles circonstances une cérémonie enjambe les frêles barrières qui séparent les discours de la gauche de ceux de la droite, et qu'une brochette d'anciens présidents et d'anciens ministres des deux bords soient invités à se recueillir autour de « valeurs » communes.

Hollande n'a donc pas failli à la coutume, déclarant que les soldats français étaient morts pour « des valeurs justes », « les valeurs de la France ». Il n'a pas hésité à invoquer « l'esprit de sacrifice » qu'implique « la fidélité à la patrie », sûr qu'il était qu'aucun des invités d'honneur à cette cérémonie n'allait lui rappeler les paroles d'Anatole France : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels. »

Non, le personnel politique de droite pouvait communier en toute quiétude avec le nouveau président « socialiste », dont le discours s'est conclu par une référence à... de Gaulle et à sa « flamme » : celle de la « France éternelle ». Il n'y a pourtant pas de quoi être fier du fait que les expéditions militaires françaises pour soumettre des peuples de différents continents fassent des morts, en l'occurrence des soldats français, et en fassent d'ailleurs encore bien plus dans le camp d'en face, le camp afghan.

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