Égypte : Colère à l'issue du procès contre Moubarak07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Égypte : Colère à l'issue du procès contre Moubarak

Au Caire, la colère a accueilli le verdict rendu le 2 juin, à l'issue du procès intenté au dictateur égyptien déchu, à son ancien ministre de l'Intérieur Al-Adli et à d'autres, responsables officiellement de la mort de 850 personnes lors des manifestations de janvier et février 2011.

Tandis que Moubarak et Al-Adli ont été condamnés à la prison à vie, six hauts responsables de la police, adjoints au ministre de l'Intérieur et accusés d'avoir fait tirer sur les manifestants, ont été acquittés, ainsi que les deux fils du dictateur, poursuivis pour corruption. Par suite de la mauvaise volonté des services secrets à fournir des documents, l'accusation n'aurait pas été en mesure de prouver la responsabilité directe des accusés dans la répression, alors que toute l'Égypte en avait été témoin !

Des milliers de personnes se sont aussitôt rendues place Tahrir pour protester contre un verdict qui, à leurs yeux, exonérait totalement les commanditaires des violences et constitue la preuve que l'ancien régime n'a pas cédé la place. À deux semaines du deuxième tour des élections présidentielles, ceux qui il y a un an et demi manifestaient pour le départ de Moubarak craignent un retour ostensible de ses partisans sur la scène politique. Les deux candidats arrivés en tête après le premier tour sont en effet le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, mais aussi le dernier Premier ministre de Moubarak, Ahmad Chafik. Le premier s'est finalement associé à l'appel à une nouvelle manifestation qui devait se dérouler au Caire le 5 juin.

Pas même dissimulé derrière le rideau, l'état-major militaire veille, le doigt sur la gâchette de la répression. À cet égard, on ne peut s'empêcher de comparer le sort des accusés libérés du Caire à celui des 12 000 civils qui ont dû en un an faire face à des tribunaux militaires en vertu de l'état d'urgence en vigueur depuis 1981, et dont la levée n'a été annoncée que le 31 mai.

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