Éducation nationale : Suppressions massives de postes à la rentrée - Hollande-Ayrault dans les pas de Sarkozy07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Suppressions massives de postes à la rentrée - Hollande-Ayrault dans les pas de Sarkozy

C'est le mercredi 30 mai que le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Vincent Peillon, a annoncé en Conseil des ministres ses premières mesures d'urgence pour la rentrée. Il va recruter « mille professeurs des écoles » et a déclaré : « Des moyens supplémentaires commenceront à être mis en place dès la rentrée, afin d'atténuer les plus graves tensions constatées. » Mais quels moyens supplémentaires ? Peillon ment, car il maintient les suppressions de postes programmées par Sarkozy pour la rentrée 2012.

Il s'agit de 14.000 suppressions d'emplois, dont 5.700 dans le primaire, 6.550 dans le secondaire 1.350 dans l'enseignement privé sous contrat, et 400 postes administratifs. Ces 14.000 suppressions d'emplois sont d'autant plus dramatiques qu'elles s'ajoutent aux 66.000 suppressions d'emplois déjà réalisées dans l'Éducation nationale depuis 2007 sous Sarkozy. Et cela alors qu'on attend des milliers d'élèves supplémentaires lors de cette rentrée.

Et puis, de l'aveu de Peillon lui-même au Parisien, « on vient de découvrir que 14.000 contrats aidés, qui contribuent à la vie des établissements, allaient aussi disparaître. On va essayer d'atténuer cela en créant des auxiliaires de vie scolaire, des assistants d'éducation... ». Peillon va « atténuer cela », mais pas maintenir ces 14.000 personnes dans les emplois utiles qu'ils occupent aujourd'hui !

La première mesure d'urgence à prendre n'était-elle pas d'abord de revenir immédiatement sur toutes les futures suppressions d'emplois décidées par le gouvernement précédent ? Et qu'on ne dise pas que c'est impossible : la rentrée est dans trois mois et le gouvernement a tout le temps de remplacer même ceux qui partent à la retraite en embauchant des jeunes diplômés qui cherchent justement un emploi et qu'il pourrait se donner les moyens de former en cours d'année.

En fait, le nouveau gouvernement entend bien profiter des économies décidées par l'ancien, et les mille emplois créés ne sont que poudre aux yeux pour faire oublier qu'une des premières mesures de ce nouveau gouvernement est de marcher dans les pas de Sarkozy en supprimant 13.000 postes et 14.000 contrats aidés dans l'Éducation nationale.

Remarquons que le gouvernement profite de la complicité des dirigeants syndicaux, que l'on n'a pas entendu protester. Pire même, le secrétaire général du SNUipp-FSU, le principal syndicat du primaire, a osé dire que les mille postes créés représentaient « une bouffée d'oxygène dans une école largement asphyxiée », alors même que le gouvernement l'asphyxie encore, les mille postes en question étant bien loin de compenser les milliers de suppressions qu'il entérine dans le primaire.

Le personnel de l'Éducation nationale, en premier lieu les enseignants qui se soucient de l'intérêt de leurs élèves, de même que les parents ont tout intérêt à montrer qu'ils ne sont pas dupes des tours de passe-passe du gouvernement. Et, plus généralement, l'ensemble du monde du travail a tout intérêt à surveiller ce gouvernement qui cherche à abuser la population laborieuse avec des mini-changements, alors que l'essentiel de la politique de son prédécesseur n'est pas remise en cause.

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