Québec : Contre la hausse des frais de scolarité la mobilisation ne faiblit pas23/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2286.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Québec : Contre la hausse des frais de scolarité la mobilisation ne faiblit pas

Depuis plus de trois mois, les étudiants québécois sont en grève et ont déjà organisé une trentaine de manifestations nocturnes contre la hausse des frais de scolarité que le gouvernement de la province tente de leur imposer.

La dernière version du projet consiste à augmenter les droits de 82 % sur sept ans, ce qui amènera finalement les étudiants des universités et des cégep (classes post-secondaire) à devoir débourser près de 3 800 dollars canadiens ( 2 919 euros) par an rien que pour s'inscrire aux cours.

La mobilisation des étudiants ne faiblit guère. Le gouvernement conservateur ne leur répond en effet que par la vague promesse d'élargir les prêts étudiants et les bourses et surtout... par la répression contre les manifestants. Le 18 mai, le Premier ministre québécois Charest a même déposé et fait voter en urgence la loi 78, qui interdit pratiquement les piquets de grève et restreint considérablement le droit de manifester : tout rassemblement de plus de cinquante personnes doit désormais être signalé à l'avance à la police, avec les détails de son organisation, les regroupements sont proscrits à moins de cinquante mètres des établissements d'enseignement. Les contrevenants s'exposent à de fortes amendes, allant de 1 000 dollars canadiens pour un manifestant à 125 000 dollars canadiens pour les organisateurs.

Après l'annonce par la ministre de l'Éducation de la suspension des cours jusqu'en août, geste clairement destiné à briser le mouvement de grève, l'application de la loi 78 a eu pour effet de rassembler autour des étudiants grévistes toute une partie de la population, travailleurs, syndicalistes, qui n'acceptent pas la brutalité de la riposte gouvernementale, marquée notamment les 18 et 19 mai derniers par des charges policières, l'usage de gaz, une dizaine de blessés et des centaines d'arrestations. Des témoins racontent un centre-ville de Montréal bloqué par des policiers à vélo, à moto et à cheval, des fourgons prêts à déverser leurs effectifs sur les manifestants arborant le carré rouge, symbole de la grève contre la hausse. Le port de ce dernier a été en outre interdit aux employés du ministère de l'Éducation.

On comprend donc que Charest et le PLQ, le Parti libéral québécois, ne soient pas pressés d'organiser les élections dont il est question depuis des mois : un récent sondage a montré que l'insatisfaction envers le gouvernement tutoie des sommets, avec 77 %. « L'enjeu ce n'est pas le gouvernement. L'enjeu c'est l'avenir du Québec et l'avenir de nos enfants », a commenté le Premier ministre. Leur avenir, les étudiants ont en effet bien raison de vouloir s'en occuper eux-mêmes.

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