Scandale à la JP Morgan : La Baleine de la Tamise boit la tasse16/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2285.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Scandale à la JP Morgan : La Baleine de la Tamise boit la tasse

À quelques semaines du procès en appel de Kerviel, le trader de la Société générale accusé d'avoir fait perdre à ses employeurs 4,9 milliards d'euros, un nouveau trader, lui aussi français et surnommé "la baleine", est accusé de faire plonger une filiale à Londres de la banque américaine JP Morgan Chase.

Il lui aurait fait perdre la bagatelle de 1,55 milliard d'euros en spéculant sur des crédits default swaps (CDS), des contrats d'assurance qui permettent de spéculer sur les risques de défaillance d'un État ou d'une entreprise. Il semble que le calcul du trader ait été d'accumuler ces titres pour provoquer la pénurie de ces produits et en faire augmenter ainsi le cours. Mal lui en a pris, car ses concurrents ont fait le pari inverse.

Dans un premier temps, les dirigeants londoniens de la JP Morgan n'ont eu de cesse de minimiser les pertes. Il est vrai que cette banque revendique 1 785 milliards d'euros d'engagements financiers. Que représente pour elle 1,55 milliard d'euros ? Puis, ces mêmes dirigeants ont décidé de lâcher leur trader, d'abord parce que les pertes dont il serait responsable ne font que s'accumuler -- on parle maintenant de 2,33 milliards d'euros -- mais surtout parce que le cours des actions de la JP Morgan en Bourse est en train de s'effondrer. Combien de milliards vont disparaître ? Nul ne le sait, et même pas ces banquiers incapables de contrôler quoi que ce soit, même leur propre avidité aux profits.

Depuis le début de la crise financière de 2008, les politiciens de tout poil et de tous pays se sont fendus de couplets moralisateurs sur la nécessité de réglementer le système bancaire pour éviter ces spéculations hasardeuses. Sarkozy disait vouloir « moraliser la finance », et Hollande a prétendu faire la guerre à la finance. Cette nouvelle perspective montre que la seule solution est d'enlever à ces banquiers le pouvoir de nuire à la collectivité. Il faut les exproprier sans indemnités ni rachat !

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