Sans-papiers traqués, expulsés... : Des politiques à mettre en échec16/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2285.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers traqués, expulsés... : Des politiques à mettre en échec

Arrivés du Bangladesh en 2008, un jeune sans papiers, Falim Alam, et son père viennent d'être régularisés par la préfecture du Val-de-Marne. Enfin, de façon provisoire, puisque le père n'a obtenu qu'une autorisation de travailler de trois mois. Et encore, seulement après que son fils l'a emporté au championnat de France d'échecs des moins de 12 ans, en avril à Nîmes.

Évidemment, avoir un champion de France sans papiers, cela faisait désordre. Alors, les autorités ont fait ce qu'elles doivent considérer comme un gros effort. Car « des enfants comme Falim, il y en a des milliers dans notre pays, dit un responsable de RESF (Réseau éducation sans frontières). Sauf qu'ils ne sont peut-être pas tous champions d'échecs ».

Falim Alam n'est qu'un exemple de plus de la façon dont, avec Sarkozy, les sans-papiers sont devenus des pions sur l'échiquier de la xénophobie des politiciens au pouvoir rivalisant avec le Front national. Cette situation va-t-elle changer avec la victoire de Hollande ? Rien n'est moins sûr.

Ainsi Hollande lui-même, interviewé sur RTL avant le second tour, a déclaré que « la limitation de l'immigration économique est nécessaire, indispensable », ajoutant : « je veux même lutter contre l'immigration clandestine sur le plan économique. » Dans son débat télévisé avec Sarkozy, Hollande a même affirmé que, s'il était élu, les centres de rétention continueraient à jouer leur rôle. En clair, il ne faut pas compter sur lui pour faire disparaître ces lieux d'emprisonnement où des immigrés raflés par la police s'entassent dans l'attente de leur expulsion.

Il faut en finir avec ces lois, ces règlements, cette politique qui divisent les travailleurs, selon qu'ils sont étrangers ou non, avec ou sans papiers. Il faut la régularisation de tous les sans-papiers, et si Hollande ne le veut pas, il faudra le lui imposer.

Partager