Tunisie : Chômageet hausse des prix continuent de frapper les plus pauvres09/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2284.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tunisie : Chômageet hausse des prix continuent de frapper les plus pauvres

À Tunis, plusieurs centaines de manifestants ont dénoncé le 30 avril la persistance du chômage et de la précarité dans le pays. Parallèlement, quatre chômeurs originaires de la région des mines de phosphates ont tenté de mettre fin à leurs jours, devant le ministère de l'Emploi où un sit-in se déroulait depuis deux semaines.

Les participants au sit-in contestaient particulièrement les résultats, qu'ils jugeaient biaisés, du dernier concours d'embauche à la Compagnie des phosphates de Gafsa, seule perspective d'emploi dans cette région qui compte toujours 50 % de chômeurs.

Si la situation des jeunes sans emploi est dramatique dans les régions intérieures de l'ouest, elle n'est guère plus favorable dans l'ensemble du pays, où le taux de chômage atteint près de 20 % de la population active. Chaque année, 80 000 jeunes arrivent sur le marché du... travail. Or, dans les entreprises privées comme dans le public, les contrats ne débouchent pas sur une embauche.

Dans un discours récent, le chef du gouvernement Hamadi Jebali, du mouvement islamiste Ennahda, tout en s'élevant contre la poursuite des grèves et des sit-in où les manifestants revendiquent généralement l'embauche des travailleurs précaires, a promis la création de 75 000 emplois en 2012, dont le tiers dans la fonction publique. Cependant, pour les 800 000 sans-emploi de ce pays de 11 millions d'habitants, dont le quart vit sous le seuil de pauvreté, il ne reste que l'économie dite souterraine (près du tiers de l'économie du pays, selon le FMI) pour survivre.

Le chômage ne vient pas seul, il est accompagné d'une hausse des prix alimentaires et d'une détérioration du pouvoir d'achat. Au point que le gouvernement vient d'annoncer un blocage du prix de vente des oeufs et des pommes de terre.

Une mesure qui risque de ne pas suffire pour rassurer les jeunes - et moins jeunes - qui demeurent sans perspective d'une vie décente.

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