SNCF : Une discrimination scandaleuse09/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2284.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Une discrimination scandaleuse

Mercredi 2 mai, 82 travailleurs marocains, salariés ou retraités, assignaient devant les Prud'hommes pour discrimination leur employeur, la SNCF.

Comme beaucoup de grandes entreprises françaises à la même époque, dans les années 1970 la SNCF est allée recruter une main-d'oeuvre à bon marché au Maroc. Elle y a embauché environ 2.000 travailleurs, leur faisant signer un contrat « pour travailleur étranger », mais qui leur garantissait, en principe, les mêmes conditions qu'aux salariés de nationalité française. Ce contrat précisait notamment que « le travailleur étranger a droit au même régime de travail que les ouvriers français... doit recevoir à travail égal une rémunération égale à celle de l'ouvrier français de même catégorie ».

En fait la SNCF n'a tenu aucun de ses engagements. Durant de longues années, ces travailleurs ont été moins payés, n'ont pas eu droit à certaines primes, n'ont pas bénéficié des mêmes possibilités d'évolution de carrière que leurs collègues français et, soumis au régime général de la retraite du secteur privé, ils ont dû partir en retraite beaucoup plus tard et avec une retraite beaucoup plus faible que leurs collègues français.

Chaque plaignant réclame à la SNCF 350.000 à 500.000 euros à titre de compensation pour le dommage qu'ils ont subi. La décision des Prud'hommes a été renvoyée à janvier 2013... comme ont été renvoyées à plus tard les 25 audiences qui ont précédé celle du 2 mai.

Ce n'est en effet pas la première fois que la SNCF est assignée devant les tribunaux pour ce motif, et qu'elle joue la montre. Au total, plusieurs centaines de ses anciens salariés marocains lui demandent aujourd'hui des comptes et réclament, à juste titre, réparation de la discrimination scandaleuse dont ils ont été victimes. La SNCF doit réparer le préjudice commis. À travail égal, droits égaux, c'est la moindre des choses.

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