France 3 Lorraine : De curieuses méthodes à France Télévisions09/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/05/une2284.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

France 3 Lorraine : De curieuses méthodes à France Télévisions

Le 19 avril, une journaliste de France 3 avait interviewé les membres du groupe Zebda venus soutenir les sidérurgistes de Florange, leur demandant à la fin de l'entretien s'ils avaient fait leur choix pour la présidentielle. « Oui », ont répondu les artistes en ajoutant : « Et vous savez qui on veut voir partir. » La journaliste ayant répondu « Ça commence par un S ? », cela a valu à la chaîne un courrier de protestation d'un téléspectateur la critiquant et trouvant l'interview « partisane ».

Le rédacteur en chef adjoint de la locale de Metz a alors envoyé ledit courrier à son supérieur hiérarchique, rédacteur en chef de France 3 Lorraine, accompagné d'un petit mot manuscrit. Le petit billet n'est pas arrivé qu'à son destinataire mais s'est retrouvé dans la presse locale et il dit : « Tu trouveras ce courrier très critique à l'égard de notre consoeur présentatrice, qui ne cesse d'afficher ses opinions politiques à l'antenne... C'est amusant, j'en parlais hier soir et... ce matin, je reçois ce courrier. Tu pourrais peut-être le sortir en conférence de rédaction, histoire de l'humilier ? »

La CGT des journalistes a dénoncé « cette chasse aux sorcières dans nos rédactions ». Une pétition de soutien a immédiatement commencé à circuler, un CHSCT extraordinaire a été réuni à la demande des syndicats.

La direction a finalement fait des excuses, mais elle mène une enquête, car ce qui la dérange au plus haut point est le fait que ce billet soit arrivé à un autre destinataire que le rédacteur en chef. Bref, le fait que ces pratiques soient sues, davantage que le fait qu'elles existent.

Il paraît qu'il y a du rififi à la rédaction de France 3 où l'expression des courants de pensée est réduite à la portion congrue, des radios-trottoir affligeants meublant les journaux télévisés. Soit dit sans vouloir « humilier » la direction de la chaîne.

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