Parisot et « l'employabilité » : D'abord, pouvoir licencier22/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2277.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parisot et « l'employabilité » : D'abord, pouvoir licencier

De la souplesse avant toute chose : cela pourrait être le slogan de Laurence Parisot, la présidente du Medef... quand il s'agit des licenciements. Pour l'organisation patronale, « autoriser des licenciements uniquement en cas de difficulté, pour maintenir ou augmenter la compétitivité, est insuffisant ; c'est prescrire le remède lorsqu'il est trop tard ».

Selon elle, il faut faire vite et « sécuriser » les plans sociaux, c'est-à-dire éviter qu'un tribunal n'ait la tentation d'annuler un plan social en contestant la validité du motif économique invoqué par le patron. Il faut éviter de déstabiliser les chefs d'entreprise, obligés en pareil cas d'aller jusqu'à la Cour de cassation. Que de temps perdu, si on en croit la patronne des patrons !

Elle trouve cependant une consolation dans l'accord de 2008 instituant la « rupture conventionnelle », ce « fleuron de la flexisécurité à la française ». Et le Medef précise dans son programme : « Plus de 20 000 ruptures conventionnelles sont homologuées chaque mois, sans quasiment aucun contentieux. C'est la démonstration qu'un contrat de travail peut se terminer sans conflit, pour laisser place de part et d'autre à de nouveaux projets professionnels. »

Que le « projet professionnel » du salarié se résume le plus souvent à l'inscription à Pôle emploi, voilà qui n'encombre pas la réflexion patronale. Pire même, le Medef réclame également un assouplissement des conditions des plans de départ prétendument volontaire, une révision des indemnités de chômage et leur dégressivité. En contrepartie, les entreprises s'attacheraient à mieux former les salariés qu'elles n'ont pas mis dehors, à condition bien sûr qu'on les libère de cette contrainte fiscale insupportable que représenterait la taxe pour la formation professionnelle (0,9 % de la masse salariale dans les entreprises de dix salariés et plus).

Voilà quelques-unes des 23 propositions que le Medef fait aux candidats pour assurer « une employabilité compétitive ». Sous le jargon, c'est une attaque sans fard et déterminée venant de ceux qui tiennent les leviers de l'économie, quel que soit le gouvernement. Ce n'est pas une « concertation entre partenaires sociaux » qui les fera reculer, mais une lutte tout aussi déterminée de l'ensemble des travailleurs.

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