Franchises médicales : Malades et assurés sociaux rackettés22/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2277.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Franchises médicales : Malades et assurés sociaux rackettés

Parmi les nombreuses mesures prises par Sarkozy et Fillon pour faire des économies sur le dos des malades et des assurés sociaux, l'instauration des franchises médicales est particulièrement choquante...et rentable pour les caisses de la Sécurité sociale.

Selon le directeur général de la Caisse d'assurance maladie, cité par Le Parisien, l'ensemble des franchises et participations forfaitaires aurait rapporté 7 milliards depuis 2005, soit plus d'un milliard par an.

Il y a eu d'abord le forfait hospitalier, instauré dès 1983 par la gauche au pouvoir, régulièrement augmenté depuis et qui atteint aujourd'hui la somme de 18 euros. Non remboursé par la Sécurité sociale, ce forfait peut être pris en charge par les complémentaires et les mutuelles... pour ceux qui en disposent. Puis il y eut en 2005, sous le gouvernement Villepin, l'instauration d'une franchise d'un euro pour chaque consultation chez un médecin. Depuis 2008, les franchises touchent tous les actes : forfait d'un euro pour les analyses biologiques et les examens radiologiques, deux euros pour les transports sanitaires, 0,5 euro pour les soins à domicile par une infirmière ou un kinésithérapeute et surtout sur chaque boîte de médicament achetée en pharmacie, avec un plafond à 50 euros par an. Ces franchises ne sont pas remboursées par les mutuelles.

Ce dispositif bien sûr touche particulièrement les malades souffrant d'affections de longue durée (ALD). Déjà victimes de maladies graves, invalidantes, parfois à la suite de l'activité professionnelle comme dans le cas de l'amiante, ces malades sont en plus rackettés au quotidien car ils doivent se traiter en permanence.

Mais il y a pire : ces malades en ALD sont sous la menace d'un rappel de tous les arriérés de franchises depuis 2008. En effet la franchise sur les boîtes de médicaments devrait être déduite, avec plus ou moins de retard, des remboursements de la Sécurité sociale. Mais, les malades en ALD étant pris en charge à 100 % pour leur maladie, ils ne font aucune avance, ni à la pharmacie ni chez le médecin. Ils accumulent ainsi un solde débiteur à la Sécurité sociale qui attend la première occasion pour leur faire payer les franchises. C'est ainsi que des assurés en ALD se sont vu retirer d'un seul coup 500 euros lors du versement d'indemnités journalières d'arrêt de travail ! Cela représentait parfois la totalité de leurs indemnités.

Le directeur général de la Caisse d'assurance maladie a reconnu que 314 millions d'euros sont en attente de recouvrement auprès des assurés sociaux. Il confirmait ainsi les révélations du Canard enchaîné selon lequel Xavier Bertrand, ministre de la Santé, bloquait le recouvrement de ces sommes jusqu'à la fin de la campagne présidentielle car il voyait là une « bombe à retardement ».

En direct ou à retardement, il s'agit d'une de ces multiples ignominies du gouvernement, ni très visibles, ni très médiatisées, qui frappent les plus pauvres ou les plus fragiles.

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