Étude d'un organisme du ministère du Travail : Le rythme du travail ne cesse de s'intensifier22/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2277.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Étude d'un organisme du ministère du Travail : Le rythme du travail ne cesse de s'intensifier

Une récente étude de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, une administration qui dépend du ministère du Travail) sur les contraintes physiques et l'intensification du travail dans le secteur privé, pour la période 1994-2010, confirme ce que bien des travailleurs connaissent chaque jour.

Se basant sur des sondages et des mesures diverses, notamment chez les médecins du travail, la Dares en arrive à la conclusion que « globalement l'intensité du travail a augmenté, alors que les contraintes physiques ont reculé ».

Les contraintes physiques signifient par exemple le travail debout en permanence, le soulèvement de charges lourdes, etc. Ces contraintes, qui auraient concerné 45,7 % des travailleurs du secteur privé en 1994, n'en toucheraient plus que 39,8 % en 2010. C'est encore beaucoup et la diminution n'est pas rapide. Elle traduit un lent accroissement de la mécanisation des tâches les plus pénibles du travail.

En ce qui concerne l'intensité du travail, celle-ci est, selon la Dares, déterminée par trois contraintes : les délais restreints à respecter, le contrôle permanent de la hiérarchie et le contrôle informatisé ou soumis à la cadence d'une machine. Toujours selon cette enquête, le nombre de salariés soumis à ce genre de contraintes serait passé de 28 % en 1994 à 34 % en 2003 et 36 % en 2010. En une quinzaine d'années on serait donc passé de plus du quart à plus du tiers des travailleurs du secteur privé devant supporter cela.

Si la Dares avait étendu son enquête au secteur public, à France Telecom ou aux hôpitaux par exemple, elle aurait pu constater la même détérioration. Les chiffres ne donnent évidemment qu'une indication, mais elle est claire et bien connue dans les entreprises : au fur et à mesure que le chômage se développe, ceux qui restent au travail subissent un rythme de plus en plus rapide et un harcèlement de la hiérarchie incessant.

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