Quelle baisse des loyers ? Se loger coûte de plus en plus cher14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quelle baisse des loyers ? Se loger coûte de plus en plus cher

Personne ne s'en est aperçu, et surtout pas ceux qui cherchent désespérément à se loger à un prix raisonnable ou ceux qui consacrent une bonne partie de leurs revenus à payer des loyers exorbitants. Mais une étude commandée par un observatoire immobilier vient de le démontrer : depuis le début de l'année, les loyers demandés aux nouveaux locataires auraient baissé !

Ils n'ont pas baissé de beaucoup, puisque le recul serait de 0,1 % en moyenne nationale. Et s'ils ont baissé (entre - 0,1 et - 5 % selon les régions) en Normandie, dans le Limousin, en Aquitaine, en Bourgogne, en Lorraine, en Poitou-Charentes, ils ont en revanche continué à progresser dans toutes les autres régions et en particulier en Ile-de-France et dans le Nord-Pas-de-Calais, c'est-à-dire dans des régions où la crise du logement est particulièrement grave.

L'étude met également en lumière le fait que ceux qui ont un logement le gardent, déménagent beaucoup moins que par le passé. La crainte du chômage, les sommes considérables qu'il faut verser pour entrer dans un nouvel appartement (trois fois, voire quatre fois le montant du loyer demandé en garantie), les frais entraînés par un déménagement, le niveau des salaires qui n'augmentent pas alors que les hausses des prix des produits de consommation quotidienne, eux, ne cessent de croître, conduisent les familles à ne pas changer de logement, même lorsque cela leur deviendrait nécessaire.

Résultat, les appartements libérés restent vides plus longtemps, au grand dam des propriétaires-bailleurs alors qu'il pourrait y avoir bien des demandeurs si les prix étaient abordables. Pour louer plus rapidement et surtout plus cher, les professionnels conseillent alors de ne pas se contenter d'attendre le client locataire, mais de faire des travaux d'entretien et d'amélioration. Le nouveau loyer proposé peut alors afficher une hausse de plus de 9 %, alors qu'elle n'est que de 7 % si la nouvelle location se fait en l'état. Dans un cas comme dans l'autre, on est alors très loin de la prétendue baisse...

En fait, se loger continue à coûter beaucoup trop cher et des associations comme la CNL ou la fondation Abbé-Pierre estiment que quelque 100 000 familles se trouvent en « précarité locative », c'est-à-dire risquent d'être expulsées de leur logement parce qu'elles n'arrivent plus à payer régulièrement le loyer demandé. Cela au moment où la trêve hivernale s'achève et où les expulsions locatives redeviennent scandaleusement légales.

La crise du logement exigerait qu'on construise rapidement et massivement les logements qui manquent. Mais elle exigerait aussi de stopper immédiatement toutes les expulsions, de bloquer tous les loyers et de réquisitionner, parmi les 2,3 millions de logements vides, ceux qui sont immédiatement habitables.

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