Ile de La Réunion : Le Conseil général vide ses caisses pour subventionner les patrons14/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2276.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ile de La Réunion : Le Conseil général vide ses caisses pour subventionner les patrons

Le 7 mars, la présidente du Conseil général de La Réunion, Nassimah Dindar, appartenant au groupe de la Droite sociale et récemment ralliée au Modem, a fait voter deux textes. Le premier concerne une aide de la collectivité à trente-trois produits qualifiés pour la circonstance de « solidaires », le second une subvention aux dépenses d'énergie, appelée « chèque électricité ».

Le premier texte a été voté par le groupe de Dindar et le groupe socialiste, auxquels s'est joint un transfuge du PCR. Suite aux récentes émeutes contre la vie chère à La Réunion, le Conseil général et les services de la préfecture ont élaboré une liste de 60 articles de première nécessité dont ils entendaient faire baisser les prix. Dans ce choix déjà restreint et contesté par la population (en sont par exemple exclus les oeufs, dont le prix a doublé en l'espace de trois ans !), la présidente du Conseil général n'a retenu que la moitié des articles, en privilégiant ceux produits à La Réunion afin, se justifiait-elle, de soutenir les producteurs locaux. Ce sont donc ces produits qui ont été subventionnés à hauteur de 5,4 millions d'euros ; subvention dont bénéficieront la grande distribution et les gros producteurs de produits alimentaires de La Réunion.

Le deuxième texte proposait de subventionner le prix de l'électricité pour les ménages disposant de ressources inférieures à 1,4 smic. Coût de la mesure : quatre millions d'euros. Ce texte a été voté à l'unanimité. Il exonère de fait EDF de tout concours financier, une entreprise qui fait son beurre sur le dos de la population la plus pauvre en lui faisant payer dorénavant toutes les modifications d'installations, gratuites jusque-là, ou bien les lettres de relance 15 euros pour impayés !

Le vote du Conseil général est donc une opération de détournement de l'argent public au bénéfice du patronat, sous prétexte de lutte contre la vie chère. C'est puiser dans des budgets d'une collectivité qui est déjà dans le rouge (déficit de 500 millions d'euros au Conseil général). Et c'est donc préparer des lendemains qui déchanteront pour toute la population, qui verra les impôts locaux augmenter. Les véritables responsables de la vie chère seront épargnés, pas les travailleurs, pas les jeunes qui se sont révoltés. Pas étonnant alors que les braises de la récente révolte restent encore chaudes.

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