Dans les entreprises

Alcatel-Lucent - Vélizy (Yvelines) : Non au blocage des salaires !

À l'appel de l'intersyndicale, plus de 750 salariés d'Alcatel-Lucent étaient rassemblés le 10 février devant le siège social du groupe à Paris, pour protester contre le gel des salaires, avec des délégations des filiales italienne et allemande, qui contestaient également les plans de suppression d'emplois dans leur pays. Sur les sites de province, des grèves et manifestations étaient aussi organisées. Au total, ce sont près de 2 000 salariés qui ont protesté contre la politique salariale du groupe.

Il y a de quoi être en colère. Déjà l'année dernière, malgré le retour du groupe à la profitabilité, les négociations annuelles obligatoires s'étaient ouvertes sur 0 % d'augmentation, pour se terminer par 50 euros pour tous, jusqu'aux cadres position 3A : mieux que rien, mais quand même pas grand-chose. Cette année, dès les premières réunions de négociation, la direction générale annonçait pour l'ensemble du groupe un gel des salaires, partout où les lois ou les accords locaux le permettaient. Pourtant, le groupe présente un milliard d'euros de résultat net pour 2011, le meilleur résultat depuis sa création.

Le directeur général, interviewé sur les revendications salariales lors de l'annonce des résultats, a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi les gens protestaient, alors qu'il y a la crise et que les emplois étaient maintenus. Mais dans le même temps les hauts dirigeants du groupe ont vu leurs rémunérations totales passer de 23 millions d'euros en 2010 à 31 millions en 2011 ! De quoi exaspérer même les plus patients des salariés qui avaient cru aux promesses de la direction sur des augmentations lorsque les résultats du groupe seraient meilleurs.

Mardi 14 février, la deuxième réunion de négociation se tenait sur le site d'Alcatel-Lucent à Vélizy. Les salariés étaient à nouveau 350 en assemblée générale, autant que le 10 février. Lorsque le résultat de la « négociation » a confirmé encore une fois le gel des salaires, la salle où se tenait la réunion a été envahie. La direction a dû entendre à nouveau les revendications, et après son départ l'assemblée générale a continué. Une nouvelle manifestation a été programmée pour début mars au siège social à Paris.

En attendant, jeudi 16 février, encore 350 salariés ont parcouru tout le bâtiment où est installée notamment la direction de l'établissement, avant de rejoindre les salariés de Thales, venus des différents sites de la région parisienne, en une manifestation commune de plusieurs centaines de personnes entre les établissements voisins d'Alcatel-Lucent et de Thales.

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