Lejaby : Les ouvrières d'Yssingeaux soulagées, mais lucides08/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2271.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lejaby : Les ouvrières d'Yssingeaux soulagées, mais lucides

Laurent Wauquiez, en tant que maire du Puy-en-Velay et surtout représentant de Nicolas Sarkozy, s'est précipité auprès des ouvrières licenciées de Lejaby à Yssingeaux pour proposer un repreneur. Il prenait ainsi de vitesse Arnaud Montebourg qui lui aussi avait un repreneur potentiel.

C'est donc le richissime Bernard Arnault, PDG de LVMH, qui a accepté de donner un coup de pouce électoral à son ami Nicolas Sarkozy, en faisant reprendre les ouvrières licenciées d'Yssingeaux par l'un de ses fournisseurs. Elles devront cependant se reconvertir dans la maroquinerie de luxe, après plusieurs mois de formation.

Les ouvrières de Lejaby se réjouissent évidemment de voir s'éloigner la perspective d'être obligées de pointer au chômage, mais elles ne sont pas dupes de cette soudaine sollicitude à leur égard, et ont tenu à le dire en sortant de l'Élysée, où Sarkozy avait reçu sept d'entre elles. Elles ont rappelé que c'est pour s'être fait entendre et pour avoir dit qu'elles ne se laisseraient pas faire et qu'elles allaient se battre, et aussi parce que leur licenciement avait ému l'opinion, que le gouvernement s'est intéressé à elles.

Les ouvrières ont tenu également à rappeler que, sur les 428 salariées que compte le groupe Lejaby, 145 perdent leur emploi, la plupart à Rillieux dans le Rhône, et qu'en février de l'année dernière 197 autres avaient été licenciées lors de la fermeture de trois autres usines Lejaby à Bellegarde et Bourg-en-Bresse dans l'Ain, et au Teil en Ardèche. Bien peu ont retrouvé un emploi. Actuellement en Ardèche l'usine textile Chomarat, fournisseur de Vuitton, annonce 182 licenciements.

Les ouvrières de Lejaby n'ont pas cité toutes les entreprises de la région qui ferment ou licencient, tant elles sont nombreuses. Ontex, une fabrique de couches à Arnas dans le Beaujolais : en juillet dernier, avant la fermeture de cette entreprise, les travailleurs avaient envoyé 187 couches à Carla Sarkozy, autant que de travailleurs licenciés ; la fabrique d'enveloppes GPV à Annonay ; la fabrique de nappes plastifiées Veninov à Vénissieux, que des travailleurs occupent depuis six mois en se battant pour obtenir une reprise ; la fabrique de panneaux photovoltaïques Photowatt à Bourgoin-Jallieu, en sursis dans l'attente d'un repreneur, et tant d'autres encore.

Les ouvrières de Lejaby Yssingeaux ont dit qu'elles resteraient vigilantes pour que les promesses durent plus longtemps que la campagne électorale et que le coup de publicité de Sarkozy dont elles ont bénéficié ne fasse pas oublier les autres licenciements.

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