Dans les entreprises

LU -- Cestas (Gironde) : Les miettes de la direction ne passent pas

Mardi 24 et jeudi 26 janvier, l'usine de LU à Cestas, qui produit Mikado, Petits Écoliers, etc., a été bloquée pendant plusieurs heures par des débrayages touchant la quasi-totalité des lignes. Plus de 80 % des ouvriers, presque tous ceux qui travaillent en CDI, ont exprimé ainsi leur colère.

En effet LU fait maintenant partie du géant international Kraft Foods, dont les bénéfices et dividendes distribués battent record sur record. Mais si les actionnaires amassent des milliards (2,2 milliards de dollars distribués l'année dernière, pour plus de quatre milliards de bénéfices), les salaires sont à la traîne, leur évolution étant bien loin de l'inflation même officielle.

Ce sont donc les propositions de la direction lors de l'ouverture des négociations salariales qui ont mis en colère les travailleurs. Mardi 24 janvier, la direction de LU proposait encore moins de 1 % au 1er mars et quelques broutilles supplémentaires au 1er octobre. Après des heures d'information syndicale et à l'appel de tous les syndicats (CGT, FO, CFDT, CGC), les deux équipes de jour et l'équipe de nuit ont tour à tour débrayé chacune une heure. Le même scénario s'est déroulé dans pratiquement toutes les usines du groupe, avec à chaque fois la participation massive des ouvriers des lignes de production et l'arrêt de la plupart d'entre elles.

Jeudi 26 avait lieu une nouvelle séance de négociations. La direction y a annoncé 2,1 %. Mais, dans le détail, elle ne compte lâcher que 1,2 % au 1er mars et 0,9 % au 1er octobre, un étalement que les salariés n'acceptent pas. Les travailleurs des usines du groupe ont de nouveau débrayé. À Cestas, les lignes de production ont été bloquées de 12 heures à 17 heures, les ouvriers des postes se mettant en grève les uns après les autres.

Et vendredi 27, avant la traditionnelle galette, la direction a montré les derniers résultats du groupe. Et chacun a pu faire le calcul : quatre milliards de bénéfices, cela représente de quoi doubler la paie des 127 000 travailleurs du groupe. C'est dire si Kraft a de quoi augmenter les salaires ! Ces bénéfices insolents sont le résultat non seulement des salaires bloqués, mais aussi des réductions permanentes d'effectifs et du recours permanent à des dizaines d'intérimaires, maintenus dans la précarité. À Cestas, toutes les lignes ont perdu ces dernières années un, deux ou trois postes par équipe et les cadences sont toujours à la hausse. C'est pourquoi le mouvement n'est pas fini.

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