Le droit au logement attendra01/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2270.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le droit au logement attendra

« Dans les zones où les prix sont excessifs, je proposerai d'encadrer par la loi les montants des loyers lors de la première location ou à la re-location », annonce Hollande dans ses « 60 engagements pour la France ». Il ne va pas jusqu'à reprendre à son compte le gel ou le blocage des loyers, demandé par les associations de locataires. De même, il n'a pas un mot sur les augmentations de salaires, nécessaires pour qu'il reste quelque chose au fond du porte-monnaie après le paiement du loyer.

1,7 million de locataires consacrent plus de 40 % de leurs revenus à payer le loyer et les charges. Et encore, dans ces chiffres, les aides au logement -- pour ceux qui en touchent une -- ont été déduites du loyer. Ce constat, présenté au congrès des HLM en septembre dernier, est fondé sur les résultats de la dernière enquête de l'Insee, en 2006, et tout laisse à penser que la situation s'est encore aggravée depuis. Les ménages aux plus faibles revenus ont enregistré la plus forte hausse de leur taux d'effort. Privations, menaces d'expulsion locative, tensions dans les ménages : les chiffres dans leur sécheresse ne font que suggérer les drames quotidiens qui en découlent.

La pénurie de logements corrects et bon marché entraîne les abus des propriétaires privés, en particulier dans les grandes villes. Mais aussi limitée soit-elle, la seule évocation d'un simple encadrement des loyers, c'est-à-dire d'une limitation et même pas d'un blocage des hausses, a suffi pour que l'Union nationale de la propriété immobilière, très puissant et réactionnaire syndicat de propriétaires, monte au créneau et voie tout en rouge.

Pourtant, dans le passé, les réglementations des loyers n'ont pas mis les propriétaires sur la paille. Aujourd'hui, lorsque Hollande parle d'encadrer les loyers, et encore dans les seuls cas où ceux-ci seraient considérés comme « excessifs », on peut être certain qu'il faudra -- dans ce domaine du logement comme dans les autres -- une mobilisation de la population pour imposer aux propriétaires récalcitrants le droit de se loger à un prix raisonnable.

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