Israël : Le fanatisme religieux contre les femmes06/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2266.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Le fanatisme religieux contre les femmes

En Israël, une minorité de quelques milliers de fanatiques religieux tente d'imposer à la moitié de la population, les femmes, en particulier dans les quartiers où ils sont regroupés, une ségrégation moyenâgeuse.

Exclues de certaines cérémonies publiques, de funérailles, astreintes à se regrouper sur des trottoirs ou des files d'attente réservées, les femmes, et pas seulement celles qui appartiennent au groupe de haredim, comme se nomment ces « hommes en noir » dits ultra-orthodoxes, seraient selon eux tenues de s'asseoir à l'arrière des bus traversant leurs quartiers.

Trois d'entre elles ont récemment réagi. Une fillette de 8 ans a été vue en pleurs à la télévision israélienne, refusant de retourner à son école religieuse, dans une colonie à l'ouest de Jérusalem, craignant d'y être à nouveau insultée et victime de crachats en raison de sa jupe ou de ses manches, pas assez longues aux yeux de ces talibans de religion juive. Quelques jours auparavant, une étudiante de 28 ans avait refusé de s'asseoir à l'arrière d'un bus, estimant s'être déjà pliée à une tenue vestimentaire suffisamment « décente ». Et une autre femme, pourtant portant perruque et jupes longues, s'est volontairement assise juste derrière le chauffeur du bus, refusant la relégation des femmes à l'arrière du véhicule.

L'indignation suscitée en Israël a conduit quelques milliers de manifestants à se regrouper, le 27 décembre, contre cette ségrégation qu'on tente d'imposer, en usant de violence morale et parfois physique. La réaction des fanatiques a été de répondre par un défilé grotesque où ils arboraient l'étoile jaune, leurs enfants ayant été travestis en tenues rayées de déportés des camps hitlériens, sous-entendant par là que le reste de la population israélienne ne vaut pas mieux que... les nazis.

Bien qu'officiellement hostile à cette ségrégation, le gouvernement de Netanyahou et du leader d'extrême droite Lieberman paye et fait payer à la population le prix des compromis auxquels ils se sont livrés pour conserver les voix des religieux, et notamment du parti religieux Shass. La dictature exercée par un pouvoir israélien de plus en plus extrémiste contre les Palestiniens a ainsi, à nouveau, des conséquences pour la population israélienne elle-même.

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