Israël -- Palestine : Les provocations du pouvoir israélien12/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2254.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël -- Palestine : Les provocations du pouvoir israélien

Le 3 octobre, une mosquée a été incendiée en Galilée. Les assaillants auraient tagué sur les murs, en signe de vengeance, le nom d'un colon israélien mort quelques jours plus tôt dans un accident lié à des jets de pierres par des Palestiniens.

Cet incendie a aussitôt été condamné par le gouvernement israélien, comme l'ont été la plupart des attaques contre d'autres mosquées et bâtiments palestiniens en Cisjordanie. Celles-ci se sont en effet multipliées depuis que Mahmoud Abbas a entrepris de déposer une demande d'adhésion à l'ONU pour un État palestinien, et donc de reconnaissance de facto de ce dernier.

Le Premier ministre Netanyahou fait mine de déplorer des attaques contraires « aux valeurs d'Israël », parlant de « l'importance suprême des libertés de religion et de culte ». Mais en fait il encourage les extrémistes se livrant à ces actes, ne serait-ce qu'en poursuivant l'expansion des colonies israéliennes dans les territoires occupés, au mépris des droits des Palestiniens.

Quelques jours à peine après l'intervention du président de l'Autorité palestinienne à l'ONU, Netanyahou donnait le feu vert gouvernemental à la construction de 1 100 nouveaux logements dans la colonie de Gilo, à Jérusalem, à l'est de la « ligne verte » et donc en territoire occupé. En guise de commentaire, Netanyahou s'est borné à un lapidaire : « Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de nouveau. Nous planifions à Jérusalem, nous construisons à Jérusalem, un point c'est tout. »

C'est là la preuve que la demande de gel des colonisations, réitérée par l'Europe et les États-Unis -- lesquels se sont dits « profondément déçus » --, ne perturbe absolument pas la politique du gouvernement israélien. Mais cela montre aussi que ce dernier tient, par cette nouvelle provocation, à donner des gages à son extrême droite.

Cette politique se réalise chaque année aux dépens de centaines de Palestiniens, chassés brutalement de leurs maisons et de leurs villages. Récemment, le Comité israélien contre les démolitions de maisons rapportait : « Israël contrôle maintenant plus de 90 % de la vallée du Jourdain, grâce à 36 colonies où se sont installés plus de 9 000 colons, et à des zones militaires dites fermées et des réserves naturelles déclarées. » Et de citer « Abu Saker, du village d'al-Jiftlik, qui explique ses contraintes pour approvisionner sa famille en eau : "Pour acheter l'eau, je dois conduire mon tracteur pendant trois heures à l'aller et autant au retour, alors que notre puits ici est réservé aux seuls Juifs". La porte agricole, officiellement ouverte trois jours par semaine, 20 minutes le matin, et 20 minutes l'après-midi, est en pratique rarement ouverte et les Palestiniens doivent faire la queue pendant des heures pour accéder à l'eau, aux soins, et à l'enseignement. »

Vols des terres, expulsions, destructions des maisons et des récoltes, violences de toutes sortes envers les populations palestiniennes, telle est la réalité de la politique des dirigeants israéliens.

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