Suisse : le patronat : « Touche pas à mon fromage ! »31/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2248.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Suisse : le patronat : « Touche pas à mon fromage ! »

Avec la spéculation financière, le franc suisse est devenu une valeur refuge et son cours a grimpé de 30 % par rapport à l'euro depuis le début de l'année. Et les petits et grands patrons du pays se lamentent déjà de ce qu'ils perdraient leur clientèle étrangère à cause de la hausse de leurs prix de vente en euros. Alors l'État helvétique a récemment débloqué 2 milliards de francs suisses en aides aux entreprises.

Mais les patrons en veulent plus et s'en prennent aux travailleurs. Trois usines de la métallurgie en Suisse alémanique ont déjà changé les contrats de travail pour payer leurs salariés frontaliers (allemands ou français)... en euros ! Et à taux fixe, de 6 à 10 % en dessous du cours actuel. À Bâle, Jaquet Technology prévoit en plus de passer le temps de travail de 40 à 42,5 heures, soit en définitive 12 % de salaire en moins pour 6 % de travail en plus. Si certains patrons veulent ainsi jouer sur la division entre travailleurs suisses et frontaliers, d'autres, notamment dans le tourisme, parlent déjà d'indexer tous les salaires sur l'euro.

Un représentant des patrons le dit lui-même :« Quand l'euro était au plus haut, personne ne pensait à offrir des compensations ». Alors, comme le remarquait un syndicaliste, il ne s'agit pas maintenant de « laisser les patrons augmenter leur gains pour donner le risque aux employés ».

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