JMJ : La venue du pape à Madrid déclenche une contre-manifestation24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

JMJ : La venue du pape à Madrid déclenche une contre-manifestation

Bien avant que le pape ne pose les pieds à Madrid, des dizaines de milliers de jeunes catholiques venus de plus de 190 pays arpentaient le centre de la capitale, et particulièrement les abords de la Puerta del Sol, y bloquant une partie de la circulation.

Selon la presse espagnole, 450 000 jeunes étaient attendus pour cette manifestation. On leur avait distribué un viatique sous la forme d'un T-shirt frappé d'une croix, d'un sac à dos aux couleurs des JMJ et d'un chapeau pour le soleil. Ils étaient donc très visibles. À cela s'ajoutaient les drapeaux nationaux, souvent de grande dimension, des uns et des autres.

L'Église catholique a annoncé un budget de 50 millions d'euros. Mais les opposants à la venue du pape ont estimé qu'il en coûterait 100 millions supplémentaires à la charge de l'État espagnol, et donc aux contribuables.

En effet la région de Madrid a mis à la disposition des jeunes quelque 700 locaux pour les héberger. Ils ont bénéficié d'un tarif de faveur pour les transports (20 % du prix, alors que le ticket de métro vient d'augmenter de 50 % !) et de bons pour manger gratuitement dans 160 restaurants. Les prestations seront remboursées aux entreprises participantes. Pour les travailleurs de Madrid qui n'étaient pas en vacances, cette déferlante a été mal perçue, a fortiori par ceux à qui les employeurs ont repoussé les vacances pour s'occuper des pèlerins.

Là-bas aussi on dit que les caisses sont vides mais les pouvoirs publics trouvent de l'argent pour faire venir le pape. C'est ce que les manifestants ont voulu dénoncer, mercredi 17 août, à l'appel de 120 associations laïques ou politiques.

Cette manifestation joyeuse a dénoncé la supercherie d'un État officiellement « aconfessionnel » depuis 1979, mais qui met la main à la poche pour financer l'Église (il suffit de cocher une case sur sa déclaration d'impôt pour qu'elle empoche 0,7 % de l'impôt), mais aussi les idées réactionnaires du pape, avec des slogans comme « Pas avec mes impôts », « Moins de curés, plus d'éducation », « Moins de crucifix, plus d'emplois fixes », « Pape, retourne au 17e siècle », « Je me confesse et je me donne toujours l'absolution », « Dieu... Qui c'est celui-là ? », « Le pape arrive, attention aux enfants ! », « Chassez vos rosaires de nos ovaires », « Les impôts de l'ouvrier ne sont pas pour le clergé », « Pape ou calife, paye ta visite », « Mon sac à dos et mon bus, c'est moi qui me les paye », « Nous, nous ne sommes pas la jeunesse du pape ! »

C'était la première fois que les JMJ déclenchaient une telle réaction et la participation importante, avec entre 15 000 et 20 000 participants, a débordé la police, qui n'a rien trouvé de mieux que de bloquer le cortège à Puerta del Sol, au mépris du parcours annoncé, déclenchant ainsi des affrontements avec des manifestants et... la grogne des porte-parole du Parti populaire, dénonçant l'autorisation par le PS d'une telle manifestation. C'est sûr, pour la droite, c'était plus simple du temps de Franco !

Partager