Le drame des boat people libyens10/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2245.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le drame des boat people libyens

Jeudi 4 août, 300 migrants sur un bateau venant de Libye et tentant de gagner l'Europe ont été secourus au large de l'île italienne de Lampedusa, après avoir dérivé plusieurs jours entre l'Afrique et la Sicile. Sans eau ni aliments, entassés sur une embarcation délabrée d'à peine 20 mètres de long, certains d'entre eux sont morts d'épuisement, de faim ou de soif. Les secours ont trouvé des survivants aux conditions de santé précaires, déshydratés, choqués par les épreuves endurées.

Depuis avril dernier, début de la guerre engagée en Libye par les troupes de l'OTAN pour éliminer Kadhafi, les Libyens ou ceux qui vivaient dans le pays sont de plus en plus nombreux à tenter cette traversée, quitte à y laisser la vie. Ainsi, le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU estime à 24 000 les personnes ayant débarqué sur le sol italien, et à 1 500 celles qui sont disparues en mer. Et ce ne sont que des estimations, car combien d'embarcations ont coulé sans que personne ne s'en aperçoive ?

Beaucoup étaient déjà des immigrés en Libye, travailleurs venant des pays bien plus pauvres encore de l'Afrique sub-saharienne. D'autres sont des réfugiés de la Corne de l'Afrique qui ont dû partir à cause des violences et de la famine. Ils fuient maintenant la guerre, les bombardements des grandes puissances en Libye. Passer en Europe, c'est la perspective d'espérer trouver un travail dans un pays développé, ayant un système de santé et d'éducation.

Face à la détermination de ces gens, les puissances européennes barricadent leurs frontières, après avoir pendant des années compté sur Kadhafi, alors leur ami, pour les enfermer dans des camps.

Faisant la sourde oreille aux appels lancés par les gardes-côtes italiens, un navire de l'OTAN qui se trouvait dans les parages n'est pas intervenu pour porter secours aux naufragés en détresse. En Méditerranée, les grandes puissances déploient leurs forces pour faire la guerre, sous couvert d'aider les Libyens, mais elles refusent de secourir les naufragés venant de ce pays, ce qui en dit plus long que tous leurs discours hypocrites.

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