Leur société

Bilan du travailler plus sans gagner plus

« Travailler plus pour gagner plus », cette mesure phare du quinquennat Sarkozy n'est que de la poudre aux yeux. Quatre ans après, un rapport parlementaire du comité d'évaluation et de contrôle, présenté par deux députés UMP et PS vient de le démontrer, chiffres à l'appui.

La défiscalisation des heures supplémentaires et leur exonération de cotisations sociales au-delà des 35 heures, coûte 4,5 milliards d'euros en moyenne par an aux finances publiques. Si cette mesure ne rapporte pas grand-chose aux salariés concernés, par contre c'est une prime supplémentaire pour le patronat. Et en plus cette loi nuit aux embauches comme l'avaient dénoncé immédiatement les syndicats qui demandent son abrogation.

Le rapport indique que pour les salariés concernés le gain moyen mensuel s'est monté à 42 euros. En sachant que ce dispositif ne s'applique pas aux salariés à temps partiel et, pour partie, pas aux salariés non imposables -- c'est-à-dire les salariés aux revenus les plus faibles.

Par contre, souligne ce rapport, cette défiscalisation a surtout facilité les restructurations dans la fonction publique, en particulier hospitalière, permettant à coups d'heures supplémentaires subventionnées de ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux.

Dans le secteur privé, c'est là encore le patronat qui y a trouvé son intérêt : l'exonération de cotisations patronales sur ces heures supplémentaires permet aux entreprises d'économiser 1,3 milliard d'euros par an et leur évite de recourir au travail intérimaire pour les surcharges momentanées d'activité, ce qui aggrave le chômage.

Vraiment, si les salariés veulent gagner plus en travaillant tous, seules leurs luttes le permettront.

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