Corne de l'Afrique : Les discours hypocrites ne remplacent pas les aides27/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2243.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Corne de l'Afrique : Les discours hypocrites ne remplacent pas les aides

L'alerte à la famine dans la Corne de l'Afrique avait été lancée dès août 2010 par un responsable de l'ONU, mais il a fallu attendre la mi-juillet 2011 pour que les pays riches paraissent se mobiliser.

À l'initiative du gouvernement français, qui préside le G20, une réunion a été convoquée en urgence le 25 juillet à Rome par l'agence de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation, la FAO. À la suite du tapage médiatique autour de cette réunion, un peu de la situation tragique des populations concernées a été rapporté par la presse.

Mais cette soudaine agitation internationale ne doit pas faire illusion. La conférence de Rome n'a donné que peu de résultats. D'abord, aucune liste complète de pays donateurs ni de montants des dons n'a pu être publiée. L'Espagne a annoncé 25 millions d'euros, la Norvège, tout petit pays, 50 millions, soit la moitié de ce que promet l'Union européenne, la France 10 millions... On est loin des besoins, estimés par l'ONU à 1,1 milliard d'euros pour l'année, dont 300 millions dans les deux mois.

D'autant plus qu'il faut se méfier de ces annonces : certaines ne sont que le recyclage de promesses précédentes, non tenues, et le passé montre qu'il y a souvent une différence entre la somme annoncée et celle réellement versée. Et la réunion prévue le 27 à Nairobi, qualifiée de technique par ses organisateurs, ne devrait pas changer vraiment les choses.

Cette situation est d'autant plus révoltante que nombre de pays qui se sont réunis à Rome ont englouti sans discussion des sommes autrement plus importantes dans l'intervention en Libye, par exemple. La France aurait dépensé au moins 87 millions d'euros durant les trois premiers mois de cette guerre, la Belgique 36 millions, et un rapport fait à la Maison- Blanche estime qu'au 31 septembre prochain, les États-Unis y auront dépensé près de 800 millions d'euros. La guerre, c'est tout de même bien plus sérieux que la lutte contre la famine. Et surtout, cela sert de tout autres intérêts !

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