Naissance du Sud-Soudan : Une Afrique toujours plus pillée et morcelée13/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2241.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Naissance du Sud-Soudan : Une Afrique toujours plus pillée et morcelée

À l'issue d'une guerre civile qui aurait fait plus de deux millions de morts, et quatre millions de réfugiés, le Sud-Soudan s'est finalement séparé du Nord, accédant à son indépendance le 9 juillet dernier.

Après 22 ans de massacres, d'exactions, de pillage, un accord de paix conclu en 2005 entre la rébellion du Sud-Soudan, où dominent chrétiens et animistes, et le régime du Nord dirigé par Omar El-Béchir, à majorité musulmane, a donc débouché sur la séparation en deux du pays.

Les représentants des puissances impérialistes, les États-Unis en tête, l'ONU, l'Union européenne, se sont empressés de saluer cette indépendance. Le secrétaire général de l'ONU Ban-Ki-moon, les représentants des États-Unis, Alain Juppé pour la France... ont donc assisté comme Omar El-Béchir, par ailleurs poursuivi pour crime contre l'humanité par le tribunal pénal international, à la cérémonie officielle.

Cette reconnaissance ne relève pas d'un souci démocratique, ni de la volonté d'offrir un avenir pacifique aux peuples de cette région.

Enclavé, sans infrastructure, sans route goudronnée, sans moyen (à peine 120 médecins pour 8,5 millions d'habitants d'après Médecins sans frontières), avec plus de 90 % de la population vivant avec moins de un dollar par jour, le Sud-Soudan restera malheureusement voué à une situation de misère.

Sa séparation avec le Nord ne garantit même pas la fin des massacres, la paix. Une guerre semble déjà se préparer à propos du tracé des frontières contestées entre le Nord et le Sud, mais aussi sur la répartition de la manne pétrolière.

C'est au Sud-Soudan que se trouvent désormais 80 % de la production pétrolière soudanaise, et les compagnies pétrolières internationales veulent s'emparer de ces ressources potentielles. Total à lui seul a un permis d'exploitation de 118 000 km² !

Voilà qui explique mieux ce soutien enthousiaste de l'impérialisme à ce nouvel État.

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