Libye : La guerre de Sarkozy, ou comment en sortir ?13/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2241.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Libye : La guerre de Sarkozy, ou comment en sortir ?

Mardi 12 juillet les députés et sénateurs ont approuvé à une écrasante majorité, le PS votant avec l'UMP, la poursuite de l'intervention française en Libye.

Il y a quatre mois, en commençant cette guerre contre le dictateur Kadhafi, Sarkozy espérait peut-être masquer à peu de frais qu'il avait soutenu jusqu'au bout les non moins dictateurs Ben Ali et Moubarak, oublier les réceptions offertes à Kadhafi et le traité de coopération militaire signé avec le tyran. Le gouvernement français, assuré du soutien des autres puissances impérialistes dans l'intervention en Libye, prenait même la tête de la coalition. C'était, disait le ministre des Affaires étrangères Juppé, « une affaire de jours, peut-être de semaines, mais pas de mois ».

Depuis, malgré les bombardements, les missiles, les envois d'armes aux insurgés, le blocus, les drones, etc., le régime de Kadhafi tient toujours. Le seul résultat de l'intervention impérialiste est un exode massif de la population libyenne fuyant les bombardements, les insurgés, les troupes de Kadhafi ou les trois à la fois. Pour tous ces gens, l'aide de la démocratie occidentale a signifié la perte de leurs biens, quand ce n'est pas de leurs proches, et les camps de réfugiés aux frontières de leur propre pays.

Mais ce n'est ni le malheur qu'ils sèment ni l'inefficacité de leur politique proclamée qui conduisent les Sarkozy, Juppé et Longuet à envisager de changer de tactique et à parler aujourd'hui d'une solution négociée avec Kadhafi. L'ennemi d'avant-hier, devenu l'ami et client d'hier, qualifié depuis quatre mois de dictateur paranoïaque, redeviendra-t-il demain fréquentable... sans que rien, si ce n'est un peu plus de misère, n'ait changé pour la population libyenne ?

À un million d'euros par jour, 160 millions en tout depuis le début rien que pour la France, la guerre de Libye grève lourdement le budget de l'État. D'autre part, les avions français sont inefficaces sans le secours des radars et des ravitailleurs en vol américains. Or les États-Unis étaient d'accord pour laisser Sarkozy faire sa guerre, pas pour la faire directement. Enfin, le joyau de la flotte française et élément clé du blocus des côtes libyennes, le porte-avions Charles-de-Gaulle, ne peut pas rester en mer trop longtemps et va devoir bientôt rentrer au port pour entretien.

Mais la guerre risque tout de même de durer, car les puissances impérialistes ont besoin en Libye d'un minimum de stabilité : des champs de pétrole et des raffineries sécurisés, même si le reste du pays est livré à la guerre civile, le tout orné d'un badigeon baptisé démocratie.

Il est plus que temps de mettre un terme à cette cruelle comédie : halte à l'intervention française en Libye.

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