Leur société

Le poids de la dette : Une escroquerie sur le dos des classes populaires

Mardi 12 juillet François Fillon déclarait sur Europe 1: « La dette n'est plus supportable, tous les États européens doivent engager un effort de réduction de la dépense publique. » En clair, la population devra accepter des sacrifices supplémentaires, même s'ils sont très douloureux.

Pas une dette, un gouffre sans fond !

La dette de la France, qui atteint la somme astronomique de 1 650 milliards d'euros (près de 85 % du PIB), continue à se creuser à toute vitesse : elle a augmenté de plus de 40 milliards au cours du premier trimestre de cette année ! Voilà des dizaines d'années que l'État dépense plus qu'il ne rentre de recettes, et cette fuite en avant s'est brutalement accélérée avec la crise financière de 2008. Le déficit annuel du budget de l'État, qui était de l'ordre de 50 milliards par an avant 2008, a été multiplié par trois pour atteindre les 150 milliards d'euros en 2010.

Cela signifie que l'État doit emprunter de plus en plus pour combler le trou dans son budget, accroissant ainsi chaque année la dette à laquelle il doit consacrer une partie de plus en plus importante du budget, car il doit payer les intérêts et rembourser les emprunts qui viennent à échéance. Le rapporteur du budget, le député UMP Gilles Carrez, estime qu'en 2011 l'État va devoir lever 220 milliards d'emprunts, dont l'essentiel servira à... rembourser le capital des emprunts qui viennent à échéance et à payer les intérêts des emprunts en cours. Cette course effrénée à l'emprunt domine toute la vie économique et politique et sert de justification à toutes les attaques contre le niveau de vie de la population laborieuse, à toutes les réductions des dépenses sociales et à la destruction des services publics.

Mais où sont passés ces centaines de milliards ?

Ce n'est pas dans les poches des travailleurs.

C'est la haute finance, les capitalistes et la bourgeoisie qui sont les receleurs de ce gigantesque hold-up sur les richesses du pays pratiqué sous les auspices de l'État. Le gonflement de la dette montre bien que la crise de 2008 a considérablement accéléré ce pillage en règle. Par exemple en 2010, les dégrèvements de cotisations sociales patronales ont dépassé les 32 milliards d'euros pour l'année, et le manque à gagner pour la Sécurité sociale dû à l'exonération de cotisations sociales sur certaines primes, la participation, l'intéressement, diverses indemnités, s'est monté à 35 milliards en 2009. Quant aux cadeaux fiscaux aux entreprises et aux riches, ils se montaient déjà à 150 milliards d'euros en 2008, en augmentation de 50 % par rapport à 2004, et n'ont pas diminué depuis.

À cela il faut encore ajouter l'argent dépensé pour sauver les banques et aider les entreprises face à la crise financière, chiffré à 45 milliards d'euros en deux ans, qui s'ajoutent aux aides habituelles versées par l'État aux entreprises, qui atteignaient déjà 65 milliards en 2005 selon un rapport officiel. Il s'agit d'estimations, car ce pillage des richesses au profit de quelques-uns est largement dissimulé par l'État. Les autorités chargées d'assurer le contrôle des finances de l'État déclarent qu'elles sont incapables de remplir correctement leur mission, tant les comptes de l'État sont opaques, les chiffres difficiles à obtenir et impossibles à vérifier. C'est dire que les chiffres connus ne peuvent être que sous-estimés. Mais on constate tout de même que ce sont plusieurs centaines de milliards d'euros dont l'État fait cadeau chaque année aux plus fortunés et aux entreprises.

La note du pillage présentée aux classes laborieuses

C'est comme si l'argent emprunté par l'État sur les marchés financiers allait directement dans la poche de ces gens-là. C'est pour les satisfaire que l'État emprunte toujours plus, payant aux grandes banques et à tous les gros prêteurs des sommes de plus en plus importantes sous formes d'intérêts. L'endettement de l'État, c'est ainsi encore une forme de soutien aux profits de la bourgeoisie, et pas des moindres.

Alors, que ceux qui ont profité de l'endettement de l'État remboursent cette dette ! Les classes populaires n'y sont pour rien et n'ont aucune raison d'accepter de se sacrifier pour payer à la place des riches.

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