Espagne : Les « Indignés » sont toujours là29/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une-2239.gif.445x577_q85_box-0%2C18%2C234%2C321_crop_detail.png

Dans le monde

Espagne : Les « Indignés » sont toujours là

En cette fin du mois de juin qui annonce les vacances d'été, la mobilisation de ceux qui, en Espagne, se sont nommés « les Indignés » est toujours là. Les assemblées de quartier sont reconduites, des actions sont en cours ou proposées.

Ainsi celles des quartiers nord de Barcelone préparent une manifestation vers l'hôpital de Vall Hebron, le plus grand complexe hospitalier de Catalogne, afin de dénoncer les coupes claires dans les services publics. Les rassemblements pour empêcher l'expulsion de leur logement de ceux qui ne peuvent plus payer leurs crédits continuent ici et là, comme à Malaga où la mobilisation obtient sinon leur annulation du moins leur report en septembre... où les Indignés promettent de revenir.

À Madrid, alors qu'un débat sur « l'état de la nation » est organisé entre Zapatero, le chef du gouvernement socialiste, et Rajoy, candidat au poste pour le Parti populaire à l'issue des élections législatives de mars prochain, les Indignés annoncent des débats alternatifs les 29 et 30 juin à la Puerta del Sol pour faire le point sur la situation réelle du pays, où ils dénonceront sans doute les lois électorales antidémocratiques, la corruption des politiques et la situation catastrophique dans laquelle se trouve l'ensemble de la population.

Une série de marches partant de différentes villes pour confluer sur Madrid en juillet ont déjà démarré, comme à Barcelone ou à Cadix. Des assemblées sont prévues aux étapes ainsi qu'une manifestation à Madrid en juillet, lors de l'arrivée dans la capitale des participants à la marche.

Toutes ces initiatives circulent via Internet et passent par les assemblées de quartier, et surtout leurs commissions. Parallèlement, les questions d'organisation du mouvement traversent les assemblées. Les « acampadas » (campements) levées, des coordinations d'assemblées de quartier sont mises en place, où le débat porte sur la nécessité de créer « plus de légitimité démocratique au mouvement ».

Les inspirateurs de celui-ci prônent l'apolitisme et le refus des partis. Ils sont bien souvent dans la mouvance d'organisations comme ATTAC et entendent privilégier ce qu'ils appellent « la démocratie maintenant ». Une « démocratie » qui ne peut être obtenue d'après eux que par l'élaboration d'une législation qui permette une meilleure représentativité électorale, voie non violente pour imposer plus de justice sociale.

Mais cette revendication de « justice sociale » reste bien imprécise. La lutte contre le chômage, les bas salaires ne sont pas la préoccupation première de ceux qui à l'échelle du pays veulent tracer un chemin aux Indignés. Et pourtant aujourd'hui en Espagne, c'est pratiquement chaque jour que des fermetures d'usines sont annoncées, ainsi vendredi 24 juin, Alstom à Barcelone et Visteon à Cadix, tandis que les conditions de vie des travailleurs se dégradent davantage. Interdire les licenciements, partager le travail entre tous sans diminution de salaire, telles sont bien, entre autres, des mesures qui s'imposent, en Espagne comme ailleurs, pour que les travailleurs ne fassent pas les frais de la crise.

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