Leur société

Victimes de l'amiante : Menaces sur le Fonds d'indemnisation

Jeudi 16 juin, deux cents personnes se sont réunies à l'appel de l'Association régionale des victimes de l'amiante (Ardeva) et de la Fnath (Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés) devant la sous-préfecture de Dunkerque, pour protester contre le projet de décret gouvernemental transformant la gouvernance du Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva).

Créé en 2001, le Fiva reçoit chaque année 8 000 demandes d'indemnisation de travailleurs de toutes les professions ainsi que de victimes « environnementales ».

Pour le patronat, ce fonds coûte trop cher et il ne cesse de proclamer qu'il faudrait en changer les règles : ne plus indemniser les malades atteints de plaques pleurales, revoir à la baisse les indemnisations, etc. Jusqu'à présent, le Fiva est dirigé par un conseil d'administration composé à parts égales de représentants des employeurs et des victimes, et il est présidé par un magistrat nommé par la Cour de cassation.

C'est ce relatif équilibre que le patronat voudrait remettre en cause à son profit.

Les empoisonneurs pourraient alors opérer tous les changements qu'ils souhaitent au détriment des intérêts des victimes.

Comme les indemnisations du Fiva servent de base aux jugements « en faute inexcusable » prononcés par les tribunaux des affaires de Sécurité sociale (Tass) contre les employeurs, les victimes verraient aussi ces indemnisations rognées.

Tout ce que les victimes de l'utilisation de l'amiante par le patronat ont obtenu l'a été par leur mobilisation. Il en faudra autant pour les conserver.

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