Prétendue baisse du chômage : Hausse réelle de la précarité01/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2235.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Leur société

Prétendue baisse du chômage : Hausse réelle de la précarité

Selon les chiffres communiqués par la Dares, organisme dépendant du ministère du Travail, le chômage aurait diminué en avril de 0,4 % pour les chômeurs de catégorie A, c'est-à-dire ceux qui n'ont eu aucun travail dans le mois. 10 900 chômeurs de moins donc, contre... 2 669 000 qui attendent toujours un hypothétique emploi.

Conclure de ce chiffre partiel, comme le fait le gouvernement, que la tendance est à la baisse du chômage et que la reprise économique est amorcée, c'est vouloir faire prendre des vessies pour des lanternes. D'abord, cette baisse ne concerne que les chômeurs de catégorie A. Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie B et C, c'est-à-dire ceux qui n'ont travaillé qu'à temps partiel, a lui augmenté sur un an de 5,7 % pour la catégorie B, de 12,8 % pour la catégorie C. Le chômage ne baisse pas, mais la précarité s'installe de plus en plus, au travers d'emplois à temps partiel ou de missions de quelques jours accompagnées de salaires insuffisants pour vivre.

En outre, ces données ne concernent que les chômeurs inscrits à Pôle emploi. Or les radiations y sont de plus en plus fréquentes. Ainsi, près de 200 000 noms ont été sortis des listes en avril suite à un défaut d'actualisation - et il suffit parfois de quelques minutes de retard à un rendez-vous pour être dans ce cas. Le temps que leur régularisation soit effectuée, ces chômeurs ne figurent plus dans les statistiques, et ce tour de passe-passe est répété chaque mois. Il y a aussi ceux qui disparaissent de Pôle emploi suite à une radiation administrative : 48 000 auraient été dans ce cas en avril, nombre en augmentation de 6,9 % sur un mois, de 19,4 % sur un an, etc.

Cela suffit cependant pour satisfaire Xavier Bertand, le ministre du Travail : quand on a connu une longue période de chômage, mieux vaut commencer par un travail précaire ou à temps partiel, a-t-il dit en substance, comme si un chômeur n'était pas capable de supporter un travail à temps plein en CDI !

Le gouvernement ne lutte pas contre le chômage, comme il voudrait le faire croire. Il est même actuellement le premier licencieur, en ne remplaçant pas un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Les patrons créent infiniment moins d'emplois qu'ils n'en ont détruit depuis deux ans de crise. Et le partage du travail, tel qu'ils le conçoivent, c'est faire travailler les salariés à temps partiel, avec un salaire lui aussi partiel. Pour lutter effectivement contre le chômage, il faudra imposer le partage du travail entre tous, mais sans perte de salaire.

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