Leur société

Éducation nationale : Quand un poste non supprimé est considéré comme une embauche

Incroyable : tout le monde pensait que l'Éducation nationale supprimait des milliers de postes dans tout le pays. Eh bien, c'est tout le contraire : le ministre lance une campagne de recrutement comme selon lui on n'en aurait jamais vu. La publicité faite pour cette campagne va coûter 1,3 million. Et dans une interview au Journal du Dimanche du 29 mai Luc Chatel, ministre de cette même Éducation nationale, a lancé fièrement : « J'embauche 17 000 personnes ».

Et de détailler son objectif : attirer les meilleurs talents, dans tous les métiers : enseignants, administratifs, personnels de santé. Les payes des jeunes profs ont été augmentées de 10 % en 2010. Et ce seront des embauches de fonctionnaires, à part quelques contractuels, « mais la plupart seront recrutés à vie ». À l'en croire, il y aurait de plus en plus de profs, de mieux en mieux payés, les classes seraient moins nombreuses qu'il y quinze ou vingt ans, 100 % des absents devraient être remplacés, etc.

Tout cela n'est que de la com, comme on dit aujourd'hui. En fait, le plan de suppressions de postes et de fermetures de classes est entièrement confirmé ; « il y a cette année 33 000 départs à la retraite. 16 000 ne seront pas remplacés. 17 000 donneront lieu à un recrutement ». Il suffisait de comprendre que : « j'embauche 17 000 personnes » signifie en fait : « je supprime 16 000 postes ». Mais dans ce jeu du verre à moitié vide, à moitié plein, c'est la jeunesse qu'on sacrifie et le chômage qu'on augmente.

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