Japon : La catastrophe n'aura pas d'impact... sur les comptes de Tepco27/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2230.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

Japon : La catastrophe n'aura pas d'impact... sur les comptes de Tepco

La compagnie Tepco, qui exploite la centrale nucléaire de Fukushima et dont les négligences en matière de sécurité sont en grande partie responsables de l'ampleur prise par la catastrophe, vient de décider l'amputation des salaires de ses employés.

Elle explique ainsi ses raisons : « Nous appliquerons ces retenues de rémunération en raison de l'impact sur nos comptes des montants à payer en vertu de la loi sur l'indemnisation pour dommages nucléaires aux personnes qui en ont été victimes et du fait de l'augmentation des frais pour reconstruire les installations électriques. »

Aussi les responsables de Tepco viennent-ils d'annoncer que les rémunérations des PDG et autres hauts responsables seraient amputées de 50 % et celles des cadres intermédiaires de 25 %. Mais surtout, ils annoncent qu'ils vont également trancher de 20 % les paies des salariés, qui n'ont aucune responsabilité dans les événements. Et 20 % sur une paie plus que modeste d'ouvrier de la centrale, c'est énorme. Tout cela, pour préserver les profits et faire une économie de l'équivalent d'environ 455 millions d'euros, à rapprocher des 1,2 milliard d'euros de son résultat net pour l'année passée et sans compter les bénéfices cumulés des années passées !

Dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, la catastrophe a contraint au moins 80 000 personnes à fuir. Et il n'est pas certain que la zone dangereuse ne soit pas plus étendue que ces vingt kilomètres et donc que les « dommages aux personnes » ne soient pas beaucoup plus importants que ceux officiellement déclarés. Mais Tepco n'entend pas subir « l'impact sur (ses) comptes » ni faire payer à ses seuls actionnaires et dirigeants l'intégralité de la note de l'indemnisation des victimes ou de la reconstruction.

Tepco reste irresponsable jusqu'au bout : pas question d'assumer ne serait-ce que financièrement les conséquences d'une catastrophe dont elle est pourtant responsable au premier chef.

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