Bilan de l'Élysée : Au pays des merveilles de Nicolas27/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2230.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Bilan de l'Élysée : Au pays des merveilles de Nicolas

Les services de l'Élysée viennent d'éditer et de mettre en ligne une plaquette de 76 pages prétendant tirer le bilan des quatre ans de présidence de Sarkozy. Le ton de la future campagne électorale du président-candidat est donné dès le premier paragraphe du premier chapitre : il s'agit de continuer à lutter contre « la délinquance, le terrorisme et l'immigration clandestine », désignant ainsi une fois de plus les immigrés comme coupables de tous les maux.

La partie économique et sociale est un conte pour enfants, et encore faut-il qu'ils soient naïfs et ne sortent pas de leur pouponnière de Neuilly. Sarkozy prétend ainsi que sous son règne « le pouvoir d'achat a continué à augmenter », alors que chaque famille de travailleurs peut constater que son pouvoir d'achat s'est effondré. Il affirme que « le plan de sauvetage bancaire n'a pas coûté un centime au contribuable ». Mais d'où vient alors le déficit croissant du budget, déficit que le gouvernement fait payer à la population ? Sarkozy aurait « réhabilité la valeur travail »... pas son prix en tout cas, car le smic n'a augmenté que du minimum légal. Au chapitre éducation, il aurait permis « à chacun de réussir en donnant plus à ceux qui ont moins ». Tous les enseignants des quartiers populaires savent au contraire qu'ils ont toujours moins à offrir aux élèves qui en ont le plus besoin. Et la suite est à l'avenant.

Après ce début malgré tout quelque peu retenu, car on y parle d'une situation que certains lecteurs potentiels connaissent pour la vivre, les plumes de Sarkozy donnent leur pleine mesure en abordant la situation internationale. Le candidat président s'y pose « face au cynisme destructeur d'un capitalisme financier qui échappe à toute humanité », rien que ça. On apprend alors que c'est lui, et lui seul, qui a moralisé la finance mondiale, pliant les grandes banques et les autres chefs d'État à sa volonté titanesque. C'est lui encore qui a empêché la guerre en Géorgie, sauvé les infirmières bulgares, Ingrid Bettencourt et la démocratie en Afrique. Que c'est lui toujours - peut-être faut-il commencer à écrire « Lui » - qui a uni l'Europe sous sa bannière pour lui donner un gouvernement économique et sauver l'euro. Et au moment où on s'apprête à apprendre qu'il a aussi soulevé quelques montagnes, c'est déjà fini.

À quoi sert un tel bilan ? Si c'est pour se faire valoir auprès des riches, des possédants que la politique de Sarkozy défend exclusivement, c'est peine perdue. Ces derniers ne jugent pas là-dessus, mais bien plus concrètement sur l'aide apportée à leurs comptes en banque. Quant à tous les autres, les travailleurs, chômeurs, petites gens, leur présenter un tel bilan est tout simplement ridicule. Mais Sarkozy n'est plus à ça près.

Partager