Bahreïn : Ce que Kadhafi n'a pas le droit de faire à Benghazi, l'Arabie saoudite peut le faire à Manama23/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2225.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Dans le monde

Bahreïn : Ce que Kadhafi n'a pas le droit de faire à Benghazi, l'Arabie saoudite peut le faire à Manama

Dès le mercredi 16 mars, l'arrivée des troupes saoudiennes au Bahreïn a débouché sur une répression d'une grande violence contre les manifestants qui, depuis le 14 février dernier, dénoncent le régime en place. La contestation a été frappée durement sur la place de la Perle, où elle se concentrait depuis le début.

L'arrivée des troupes saoudiennes et émirati avait été présentée comme une décision du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont l'Arabie saoudite est le chef de file, et comme ayant pour but de ramener « l'ordre et la stabilité ». L'Arabie saoudite n'a pas hésité à employer la manière forte pour faire rentrer dans le rang un mouvement de contestation qui mobilise une population en grande partie chiite, craignant sans doute que ce mouvement contribue à rapprocher le Bahreïn de l'Iran.

Comme si le régime en place au Bahreïn voulait effacer toute trace de ce mouvement d'opposition au coeur de sa capitale Manama, il a même fait abattre le monument de la place de la Perle, une perle géante juchée au sommet de six colonnes arquées de 90 mètres qui se voulait aussi un symbole de concorde entre les six pays du CCG.

Cette répression sauvage est intervenue au moment où, par ailleurs, les grandes puissances impérialistes prétendaient intervenir en Libye pour sauver les populations de la répression sanglante du régime de Kadhafi.

On a eu là, une fois de plus, un triste exemple de la double comptabilité des grandes puissances. Elles peuvent à la fois prétendre qu'elles volent au secours d'une population opprimée par un dictateur, et autoriser l'un de leurs alliés fidèles et un des régimes les plus réactionnaires dans la région, l'Arabie saoudite, agir à sa guise dans sa zone d'influence et réprimer violemment les manifestations d'une population dont les aspirations ne sont guère éloignées de celles de Benghazi. Le bruit des bombardements sur la Libye permet de couvrir les cris des populations du Bahreïn.

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