Rapport sur les rythmes scolaires : Démagogie pour occulter les vrais problèmes02/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2218.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Leur société

Rapport sur les rythmes scolaires : Démagogie pour occulter les vrais problèmes

Face au mécontentement des enseignants devant les attaques contre l'éducation nationale, un rapport émanant de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires tombe à pic pour allumer un contre-feu.

Ce rapport dénonce les journées trop longues et la répartition déséquilibrée, sur la semaine et sur l'année, entre les périodes de travail et le temps de repos, ainsi que les programmes trop chargés. Il préconise que les heures de cours soient limitées à cinq dans le primaire pour atteindre sept en lycée, que l'on revienne à quatre journées et demi par semaine et, surtout, que les vacances d'été soient réduites à un mois et demi au lieu de deux.

Si les professionnels de l'enseignement sont les premiers à reconnaître que les journées sont souvent trop longues pour que tous les élèves restent attentifs, ils dénoncent aussi la coupure du week-end imposée par le gouvernement. Or les auteurs du rapport sont muets sur ce point, se contentant de suggérer une demi-journée de cours supplémentaire le mercredi matin dans le primaire. Quant à l'argument des programmes « trop chargés », il justifie trop la politique du gouvernement pour être acceptable, surtout à un moment où, dans sa quête d'économies, ce dernier réduit les heures attribuées à certaines matières, comme l'histoire, et supprime des options.

Reste la question des vacances d'été, qu'il faudrait raccourcir. Certes, faute de centres de loisir bon marché pour les jeunes, les mères de famille qui n'ont pas les moyens de partir en vacances ou d'inscrire leurs enfants à diverses activités ont du mal à les occuper pendant deux mois. Mais c'est reporter sur l'école le problème de faire garder les enfants, au lieu d'instaurer suffisamment de centres où ils pourraient aussi développer leurs connaissances, de façon plus pratique.

Mais surtout, la durée des vacances n'a jamais eu qu'un lointain rapport avec l'intérêt des enfants. Quand la France était en grande partie paysanne, les vacances duraient du 14 juillet au 1er octobre, pour permettre aux enfants d'aider aux travaux des champs ; et dans les zones viticoles, la rentrée pouvait même être reportée au-delà du 1er novembre. Avec l'extension des congés payés et le développement du tourisme, les vacances ont été mises en juillet et août, pour permettre aux professionnels du tourisme de faire le plein. Ils sont d'ailleurs aujourd'hui les premiers à protester contre ce rapport qui propose de limiter les congés à six semaines, en créant deux zones de vacances sur le territoire.

Respecter des rythmes d'apprentissage équilibrés pour les enfants est évidemment une nécessité. Mais on ne peut l'attendre d'un gouvernement qui privilégie les intérêts économiques et s'en sert de prétexte démagogique pour propager l'idée que les enseignants, aussi, auraient trop de vacances !

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