Dans le monde

Après Ben Ali, Moubarak menacé de tomber : Quelle politique pour les classes exploitées ?

Depuis que le mouvement de contestation contre la dictature a éclaté en Tunisie puis en Égypte, on n'entend que les mots « révolution », « démocratie », « solidarité », y compris dans la bouche de ceux qui ne parlent de « révolution » que pour en empêcher le développement éventuel, de « démocratie » que pour la limiter à un régime vaguement parlementaire qui perpétue la dictature sur les masses pauvres, et de « solidarité » alors qu'ils ne sont solidaires que de la classe dirigeante de ces pays.

À commencer par les dirigeants politiques du monde impérialiste. Lorsqu'on entend aujourd'hui les Obama, Sarkozy et autres dirigeants des grandes puissances impérialistes pérorer « contre la violence » de part et d'autre, parler de démocratie, voire de révolution, on a de quoi être écoeuré. Car on a beau ne pas être naïf, le cynisme de ces dirigeants dépasse toujours les bornes ! Ces deux dictatures n'auraient pas tenu pendant vingt-trois ans en Tunisie, trente ans en Égypte, si elles n'avaient pas bénéficié du soutien des grandes puissances impérialistes, soutien diplomatique, militaire, financier.

Les événements qui se déroulent en Tunisie et en Égypte constituent incontestablement des événements majeurs. Pour la première fois, la contestation dans la rue s'est révélée assez puissante et assez durable pour que les dictateurs en place tremblent et que l'un des deux, celui de Tunisie, Ben Ali, ait été débarqué. Pour ce qui est de Moubarak, à l'heure où nous écrivons il est encore en place, mais la question qui se pose est : jusqu'à quand ?

Ces dictateurs sont accessoirement des chefs mafieux qui savent favoriser en priorité leur clan et leur famille, jusques et y compris, dans le cas de Ben Ali, marcher sur les pieds d'une partie de la petite bourgeoisie, voire de la bourgeoisie locale. Mais ils étaient surtout les chiens de garde des intérêts économiques des trusts capitalistes et, sur le plan politique, les serviteurs locaux des grandes puissances.

Pour ce qui est de la Tunisie, outre les intérêts de l'impérialisme en général, Ben Ali servait plus particulièrement ceux de l'impérialisme français. De protectorat sur le plan politique, avant la décolonisation et avant l'arrivée au pouvoir de Bourguiba, la Tunisie est devenue un protectorat économique. Les liens qui se sont perpétués sous Bourguiba d'abord, sous Ben Ali ensuite, sont tout autant économiques que politiques et aussi humains. De la droite à la gauche, nombreux sont les dirigeants politiques qui passaient systématiquement leurs vacances en Tunisie à l'invitation de leurs amis du pouvoir, quand ils n'y possédaient pas de villa ou de résidence secondaire.

Ben Ali était considéré comme le grand ami de la France par toutes les coteries politiques, de la direction du PS à la direction de l'UMP, un grand ami qu'il n'était jamais question de critiquer, alors que tant de voix s'élevaient en Tunisie pour dénoncer le caractère de plus en plus autocratique du régime, l'absence de libertés démocratiques, la corruption d'un régime qui s'est accaparé tous les fruits d'une prétendue croissance économique dont le rythme était pourtant volontiers comparé à celui de la Chine.

On ne sait pas trop si Alliot-Marie était cynique au point d'être sincère ou simplement stupide lorsque, quelques heures avant la fuite de Ben Ali, elle lui proposait le « savoir-faire » de la police française « reconnu dans le monde entier ». Elle disait tout haut ce que ses collègues du gouvernement pensaient tout bas. Mais les déclarations de Fillon, Juppé et de quelques autres pour voler au secours d'Alliot-Marie sont encore plus révélatrices de l'attitude de ce gouvernement.

L'excuse se résume, en gros, à ceci : la Tunisie étant une ancienne colonie de la France, il fallait se garder de toute ingérence dans ses affaires intérieures. Soutenir une dictature infâme pendant vingt-trois ans, ce n'était pas de l'ingérence, pour ces gens-là ! Mais déclarer seulement qu'il était temps que le dictateur parte, c'en était une !

Sur ce terrain, les déclarations des dignitaires socialistes ne valent pas mieux. Et pour cause ! Non seulement le Parti Socialiste a toujours été un défenseur particulièrement infect de l'impérialisme français et de ses brigandages - que l'on se souvienne du rôle de Guy Mollet ou du futur socialiste Mitterrand pendant la guerre d'Algérie - mais, aussi bien le RCD tunisien (le parti de Ben Ali) que le Parti National Démocrate de Moubarak faisaient partie de l'Internationale socialiste ! Cette dernière a attendu le 17 janvier, trois jours après la fuite du dictateur tunisien, pour l'exclure !

Jusqu'à Mélenchon qui, en débat avec Valls sur une chaîne télévisée, concernant non pas la Tunisie mais l'Égypte, à la question : « Souhaitez-vous le départ de Moubarak ? » répondit qu'en tant que militant, il le souhaitait, mais que s'il était « président, il se garderait de dire s'il devait rester ou partir, ce serait de l'ingérence ». Mélenchon ajouta que, si un de ses ministres s'était permis de le faire, « alors, il prendrait la porte deux secondes après » (Le Parisien du 31 janvier). Allusion à l'impair de la secrétaire d'État à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, qui a osé souhaiter publiquement le départ de Moubarak, se faisant critiquer par son chef de gouvernement, mais également par ces deux représentants éminents, l'un, de la gauche ouvertement réformiste, l'autre, de la gauche tout aussi réformiste mais qui essaie, à l'approche des élections, de jouer à l'extrême gauche. Les voilà tous les deux débordés sur leur gauche par une femme bien de droite !

L'EXPLOSION EN TUNISIE...

Que les dirigeants politiques du monde impérialiste allient leur sens des responsabilités du côté de la bourgeoisie au cynisme est dans la nature des choses. Mais le mot « démocratie » qu'ils brandissent aujourd'hui sert aussi à dissimuler l'opération entreprise dès la chute de Ben Ali, en réalité même avant, pour que le mouvement de masse qui s'amorçait à partir des déshérités du centre-ouest de la Tunisie s'arrête au plus vite et n'aboutisse qu'à un changement de personnel politique. Changer la tête pour que tout continue comme avant dans la société.

Ce qui préoccupait les grandes puissances, leurs têtes politiques et militaires, ce n'est pas ce qui était en train de se passer les derniers jours, mais ce qui était susceptible de se passer ultérieurement, la dynamique que recélait la situation.

Les pays arabes du nord de l'Afrique sont des poudrières. Ils le sont du fait de la misère de l'écrasante majorité de la population, du chômage qui a de quoi pousser au désespoir la majorité de la jeunesse. Et s'ajoute à cela, précisément, cette croissance économique dont étaient si fiers les dirigeants aussi bien en Tunisie qu'en Égypte, mais qui ne profitait qu'à une mince couche de possédants locaux et à l'impérialisme. Le salaire de l'ouvrier égyptien représente le quart du salaire en Turquie, qui n'est déjà pas réputée bien payer les ouvriers !

Cette situation n'est pas nouvelle mais, au lieu de se résorber ne serait-ce qu'un peu avec le temps, elle s'aggrave avec la crise économique mondiale. Les Ben Ali, les Moubarak servaient justement à empêcher leurs peuples de relever la tête et à les juguler y compris par la terreur. Mais l'inconvénient des dictatures, du point de vue de la classe possédante, c'est que la personne du dictateur focalise en même temps toutes les haines et toutes les colères.

Aussi, lorsqu'en Tunisie le mouvement de la population a commencé à se révéler durable, l'impérialisme a décidé de larguer Ben Ali, dans l'espoir que cela suffirait à calmer la colère croissante. Ben Ali lui-même a bien compris ce mécanisme qui consiste à faire sauter un fusible, en proposant de mettre à la porte son ministre de l'Intérieur. Cela n'a pas suffi. Lorsque la vague de manifestations a menacé la capitale, Tunis, et les zones touristiques dont les recettes sont si importantes pour la bourgeoisie locale, cela a été le tour de Ben Ali d'être sacrifié.

Oh, le mot « sacrifié » est certainement trop fort pour un homme qui, contrairement à Ceaucescu en Roumanie, n'y a pas laissé sa peau. Mieux, les puissances impérialistes se sont occupées de lui trouver de quoi passer une paisible et luxueuse retraite dans sa villa d'Arabie saoudite ! Plus précisément d'ailleurs, les États-Unis, car les dirigeants français ont fait l'erreur de se cramponner trop longtemps à Ben Ali. Les dirigeants américains en ont profité pour prendre à temps leurs distances. Ce qui, accessoirement, les met en meilleure position pour prendre en Tunisie la place de l'impérialisme français.

Bien sûr, Ben Ali n'aurait pas été aimablement conseillé de s'en aller par les États-Unis, via l'état-major tunisien lui-même, sans la révolte populaire, sans le courage des manifestants à affronter une police qui tirait à balles réelles. Mais ce que les têtes politiques de l'impérialisme voulaient obtenir, c'est que le mouvement s'arrête à temps, avant que la masse des classes pauvres, et en particulier la classe ouvrière, commence à faire irruption.

Les masses révoltées s'éduquent dans la révolte elle-même. C'est quand la révolte est radicale et durable qu'elles apprennent, dans le feu des événements, à distinguer leurs amis de leurs ennemis, à se débarrasser surtout de leurs faux amis qui sont toujours nombreux à grouiller pour venir au secours de la victoire et se positionner pour en récolter les fruits, sous la forme de postes ministériels ou en s'appropriant les postes et les positions ayant été occupés par les partisans trop liés au dictateur renversé.

Oui, le renversement de la dictature est en lui-même un fait majeur, mais cela, les peuples ont toujours su y parvenir, arrivés à un certain degré d'exaspération. Mais les véritables problèmes commencent après. Autour de quels objectifs les exploités doivent-ils se battre, quelle attitude vis-à-vis de l'armée qui, tant qu'elle reste soumise à son état-major et à la hiérarchie, est entre les mains de la classe possédante, quels objectifs mettre en avant, comment s'organiser pour les imposer ?

La bourgeoisie a une multitude de solutions de rechange. Son problème est seulement de choisir celle qui soit le plus en adéquation avec la situation. Les masses, en revanche, font leur apprentissage dans la lutte elle-même. Et c'est pour cela qu'il est indispensable que renaissent partout des partis représentant les intérêts politiques de la classe ouvrière, éduqués, trempés, capables de proposer une politique juste à la classe ouvrière dans un contexte de soulèvement, un parti communiste révolutionnaire !

Il n'en existe malheureusement pas plus en Tunisie qu'en Égypte, et pas plus d'ailleurs en France. Mais, sur le chemin de la lutte, les exploités peuvent aller très loin en comprenant que, derrière la dictature en place, il y a l'appareil d'État, il y a la classe possédante, il y a les grandes puissances impérialistes.

Même si l'énergie des masses révoltées est assez puissante, le principal obstacle qui les empêche d'accéder à la conscience de ce qui est nécessaire pour aller plus loin, est le climat délétère, bien que joyeux, qui accompagne tout soulèvement populaire et qui, bien souvent, l'empêche de devenir justement une révolution. Un climat délétère où la joie d'avoir renversé la dictature en place étouffe les critiques, étouffe les oppositions, sans lesquelles la révolution ne peut pourtant pas avancer.

Dans la révolution de 1848 en France, c'était les ouvriers, le petit peuple de Paris, qui avaient renversé le roi. C'est pourtant Lamartine qui s'était installé au balcon de l'Hôtel-de-Ville pour crier : « La révolution, c'est moi ! ».

Dans la révolution russe, c'était Kérensky qui jouait ce rôle. La chance du prolétariat russe, c'est que face à Kérensky il y avait le Parti Bolchevique.

En Tunisie, on ne sait pas encore bien qui sera le Lamartine, car le Premier ministre mis en place après la fuite de Ben Ali a été trop lié à celui-ci pour être crédible, même s'il se révèle que l'énergie du soulèvement populaire est modérée. Et on ne peut qu'espérer que le rôle de Lamartine ne sera pas joué par le général Rachid Ammar qu'une partie de la presse met en avant parce que c'est, pour reprendre le titre en une de l'hebdomadaire Jeune Afrique, « l'homme qui a dit non », c'est-à-dire qui a refusé de faire tirer sur les manifestants, laissant le sale travail à la police. Mais l'homme a servi Ben Ali pendant toute sa carrière, sans état d'âme. Et s'il a choisi de ne pas tirer - ou si les conseillers américains ont choisi pour lui -, c'est que ni les uns ni les autres n'ont voulu que l'armée sombre avec le dictateur.

... ET EN ÉGYPTE

Avec du retard dans la chronologie, c'est quelque chose de semblable qui est en train de se passer en Égypte. L'état-major de l'armée vient d'affirmer que les revendications des manifestants « sont légitimes » et de promettre que l'armée ne tirera pas sur la foule des manifestants. Elle se contente de les impressionner non seulement en déployant des blindés dans Le Caire, mais aussi en faisant survoler les cortèges de manifestants par des avions de chasse. Il n'y a évidemment aucune garantie que cette promesse soit tenue. Mais, dans l'immédiat, il est de l'intérêt de l'armée de ne pas lier son sort à celui de Moubarak et à son régime. La bourgeoisie peut se passer de Moubarak, mais pas de l'armée. Si Moubarak sombre, les possédants n'ont aucun intérêt à ce que l'armée sombre avec lui.

Pour le moment, son attitude vaut à l'armée un surcroît de crédit. Témoin de la scène, un journaliste du Parisien (31 janvier), les yeux fixés sur les avions de chasse qui « sillonnaient le ciel en un inquiétant ballet », rapporte la réflexion d'un manifestant : « N'ayez crainte, c'est l'armée du peuple, les soldats nous protègent. » C'est la réflexion d'un seul manifestant rapportée par un seul journaliste, mais cela semble illustrer le degré de maturité politique des manifestants.

L'armée a intérêt à préserver cette position de neutralité apparente et le rôle politique que cela lui donne. Il est d'ailleurs probable que si, pour le moment, les États-Unis n'ont pas retiré leur soutien à Moubarak, contrairement à Ben Ali, c'est en raison du rôle d'allié fidèle de l'Égypte au Moyen-Orient. Ils se sont contentés, Obama et Hillary Clinton en tête, de lui lancer un avertissement. Mais s'ils lui laissent sa chance, c'est probablement à la condition qu'il ne compromette pas trop l'armée pour préserver la possibilité d'une transition. En faveur d'un quelconque El Baradei, haut fonctionnaire bien peu connu en Égypte mais qui s'agite sur la scène politique comme « unificateur » de l'opposition ? En faveur d'un autre civil ? Ou en faveur d'un officier supérieur qui prendrait le pouvoir, ne serait-ce que provisoirement, en promettant de procéder ultérieurement à des élections ?

Les dirigeants de l'impérialisme américain doivent être particulièrement prudents. Pour une part, certes, en raison de la proximité d'Israël et des conséquences éventuelles d'un changement de régime pour les relations entre les deux pays. Plus encore, cependant, en raison du fait que l'Égypte n'est pas la Tunisie par sa taille, et Le Caire, pas la ville de Tunis. Le Caire, avec ses dix-huit millions d'habitants dont une écrasante majorité de pauvres, l'Égypte, avec une classe ouvrière importante, combative, qui a su mener des grèves, y compris sous et malgré la dictature, représentent un potentiel explosif énorme.

Pour le moment, à en juger par ce que rapportent les informations, la classe ouvrière n'est pas, ou très peu, mobilisée, pas plus que la majorité du petit peuple. Mais ils pourraient l'être très rapidement. Une explosion ouvrière dans cette ville, mêlant revendications politiques et revendications sociales, représenterait un danger incommensurable pour la classe dominante. Il n'est pas étonnant que le vocable « stabilisation » soit le maître mot dans les cercles dirigeants de la bourgeoisie impérialiste, mais aussi apparemment d'une grande partie de ceux qui, aujourd'hui, manifestent mais qui songent surtout à défendre leurs propriétés et qui, une fois Moubarak tombé, voire avant, voudront « faire cesser l'anarchie ».

Alors, s'il n'est évidemment pas possible de définir de loin dans le détail une politique allant dans le sens des intérêts de la classe ouvrière, les grandes lignes de cette politique sautent aux yeux.

La classe ouvrière a évidemment intérêt à participer au mouvement actuel pour la chute du régime de Moubarak. Les libertés et les droits démocratiques la concernent plus encore que la petite bourgeoisie ou l'intelligentsia, même si les deux classes sociales ne donnent pas le même sens à ces mots. Le poids de la dictature pèse plus encore sur les exploités, même si c'est autrement.

Elle aurait intérêt à mettre en avant des objectifs de classe, indépendamment de la petite bourgeoisie, aujourd'hui soulevée mais qui rompra inévitablement avec le mouvement si celui-ci, en se radicalisant, devait menacer ses propriétés.

Les travailleurs auraient intérêt à chercher à attirer de leur côté l'armée, mais en essayant de toucher les soldats du rang en tant que fils d'ouvriers ou fils de petits paysans, pour les opposer à l'état-major et aux généraux.

Et si le mouvement en cours se développe, s'il entraîne réellement une partie significative de la classe ouvrière et des catégories pauvres de la population, il est de leur intérêt de postuler à sa direction et de se donner les organisations qui lui en donneraient les moyens. Serait-ce utopique d'imaginer des conseils ouvriers en Égypte ? Même pas : il y a à peine plus de deux ans, en avril 2008, lors d'une grève à l'usine textile Misr Spinning de Mahalla El Kubra - une des nombreuses grèves que les travailleurs ont su mener, malgré la dictature -, les 25 000 ouvriers de cette usine se sont donné un « comité de grève » pour diriger celle-ci. Bien sûr, la grève était pour une augmentation de salaire, au demeurant obtenue, pas une grève politique. Mais de tels organismes, formés dans la lutte, peuvent, aussi, prendre la direction d'une lutte politique et se transformer en véritables conseils ouvriers.

Il est de l'intérêt des travailleurs de ne pas laisser le monopole des armes à l'armée dirigée par sa hiérarchie militaire et de favoriser l'armement du peuple. On peut relire, à ce propos, les lignes écrites par Blanqui, il y a plus d'un siècle, en 1848, et qui n'ont rien perdu de leur actualité (voir page 10).

Le soulèvement actuel a déjà ébranlé la dictature de Moubarak. Et s'il se poursuit, il est probable que la fin du règne du dictateur vieillissant est proche (un dictateur qui a probablement déjà perdu toute chance de laisser le pouvoir à son fils Gamal, comme il en avait l'intention) .

Ceux qui voudraient empêcher l'arrivée au pouvoir des nouveaux Moubarak que l'on est en train de préparer dans les cercles impérialistes ; ceux pour qui les droits démocratiques ne se limitent pas à l'installation d'un régime un peu plus parlementaire, avec des élections un peu moins truquées ; ceux qui veulent améliorer vraiment la situation des classes exploitées, ne peuvent pas se contenter du départ de Moubarak. Ni laisser l'avenir du pays et de ses classes exploitées au bon vouloir de l'état-major de l'armée et de la bourgeoisie impérialiste qu'il sert en dernier ressort.

Georges KALDY, 2 février 2011

(Voir le « Toast de Londres » d'Auguste Blanqui dans ce même numéro)

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