États-Unis - Mise en vente d'actions de General Motors : Les capitalistes font la fête grâce aux sacrifices des travailleurs17/11/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/11/une-2207.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans le monde

États-Unis - Mise en vente d'actions de General Motors : Les capitalistes font la fête grâce aux sacrifices des travailleurs

Les militants trotskystes du groupe nord-américain The Spark reviennent, dans leur bimensuel, sur la mise en vente d'actions du trust automobile General Motors (GM).

Le 18 novembre, le groupe GM a mis en vente des actions pour une valeur d'environ 12 milliards de dollars, une des plus fortes mises d'actions sur le marché de toute l'histoire de Wall Street.

Au cours de l'année écoulée, GM a annoncé à nouveau des profits, en dépit d'un chômage élevé, d'un bas niveau de la production de véhicules et de pertes continuelles de parts de marché aux États-Unis, le marché automobile le plus grand du monde.

Il n'est pas difficile de voir ce qui a rendu GM si profitable, au cours de cette sorte de récession où les entreprises automobiles ne faisaient plus de profit.

Il y a deux ans, quand GM fut près de s'effondrer, le gouvernement réagit et le subventionna, mettant sur la table environ 50 milliards de dollars de l'argent des contribuables, c'est-à-dire des travailleurs. Cet argent a d'abord été présenté comme un prêt. Mais les responsables du gouvernement ont utilisé toutes sortes d'astuces financières et légales pour laisser à GM une bonne part de cette subvention financière et pour que le groupe n'ait pas besoin de le rendre.

La subvention n'était que le début du soutien du contribuable à GM. Le gouvernement fédéral a aussi accordé à GM une réduction d'impôt spéciale estimée à 45 milliards de dollars, c'est-à-dire presque aussi importante que la subvention initiale. Le groupe Ford devrait obtenir au moins 19 milliards, par le biais d'une réduction d'impôt du même genre. Avec ou sans subvention, le gouvernement américain trouve toutes sortes de façons pour distribuer l'argent du contribuable aux entreprises du secteur automobile.

Il y a aussi toutes les réductions fiscales provenant des États et des collectivités locales. L'État du Michigan, qui est censé être à cours d'argent puisqu'il n'arrive plus à financer les payes et les prestations sociales de ses employés, a offert 2,4 milliards de dollars de nouvelles réductions d'impôt aux trois géants de l'automobile (le troisième est Chrysler).

Enfin, ce qui a peut-être plus de valeur, il y a tous les sacrifices imposés aux travailleurs de l'automobile. Il y a deux ans, GM et le gouvernement fédéral ont imposé d'énormes sacrifices aux travailleurs de ce groupe, de telle façon que de plus en plus de travailleurs reçoivent des salaires et des prestations sociales représentant la moitié de ce que les travailleurs de GM gagnaient auparavant. Les retraités de ce groupe ont vu leur couverture maladie réduite, autre cadeau accordé à GM.

Des dizaines de milliers de travailleurs de GM ont été licenciés du fait de l'augmentation de la productivité, de la polyvalence et de la sous-traitance, ce qui a permis à GM de fermer plus de sites de production et d'engranger plus de profits. Et il n'y a pas eu que les travailleurs de GM pour perdre leur emploi, il y a eu aussi les travailleurs des équipementiers. Et quand GM a supprimé plus d'un millier de concessionnaires, cela a été encore dix mille travailleurs jetés à la rue.

De cette façon, les travailleurs ont perdu l'argent des impôts, leur emploi, leur salaire, leurs prestations sociales et leurs pensions. C'est tout cela qui a fait grandir de façon spectaculaire les profits.

Le reste de la classe capitaliste est maintenant prêt à bénéficier de ces profits, par le biais de dividendes plus élevés à engranger sur les nouvelles actions mises en vente ou du paiement d'intérêts élevés sur la dette de GM. Les banquiers traditionnels de GM, Morgan, Chase et Morgan Stanley, tireront aussi profit des commissions prises sur la vente des actions.

Et tous ces sacrifices de la classe ouvrière auront permis à une poignée de capitalistes de devenir encore plus riches.

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