Marseille : Les «tatas» ont de bonnes raisons de faire grève28/10/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/10/une-2204.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Le mouvement au jour le jour

Marseille : Les «tatas» ont de bonnes raisons de faire grève

Bien que les « tatas », les employées municipales de Marseille chargées de s'occuper des enfants mangeant aux cantines scolaires et des enfants dans les crèches, ne gagnent pas grand-chose, elles ont été nombreuses à faire grève contre la réforme des retraites.

La plupart d'entre elles ne travaillent pas à temps complet, et restent souvent longtemps vacataires avant d'être titularisées. Dans ce cas, elles doivent aller d'une école à une autre, bien souvent sans savoir la veille où elles travailleront le lendemain.

Souvent seules pour élever leurs enfants, elles n'ont pas travaillé de façon continue. C'est ce qui permet à J.C. Gaudin de se présenter en bienfaiteur :« Ces femmes-là sont bien contentes d'avoir du travail. » Mais certainement pas « bien contentes » de devoir tenter de vivre avec quelque 700 euros par mois ! Dans ces conditions elles sont bien conscientes que la réforme des retraites les réduirait à une pension des plus dérisoires.

Dans bien des quartiers, les parents soutenaient les grévistes car ils savent dans quelles conditions elles travaillent. Les mesquineries et tracasseries de la hiérarchie sont nombreuses, ainsi par exemple le mercredi et les jours fériés il n'y a pas de chauffage, alors que ce sont des jours où elles travaillent.

Elles sont certainement plus responsables que les dirigeants de la mairie, qui leur attribuent trente enfants à faire manger en maternelle, alors que bien souvent un enfant de trois ans, trois ans et demi n'est pas capable de manger seul, et soixante enfants par adulte dans le primaire.

Aussi depuis le 23 septembre, une bonne partie d'entre elles se sont mises en grève une heure, de 11 h à midi. Chaque jour, des crèches étaient fermées et, sur les 450 écoles de la Ville de Marseille, les cantines de plusieurs dizaines étaient fermées aussi, ou ne permettaient que de prendre un pique-nique préparé par les parents.

La grève, appelée au départ par l'intersyndicale CGT-SDU13-FSU-UNSA-CFDT et CFTC, a été ralliée par FO.

Les « tatas » ont été nombreuses dans les manifestations et parmi les plus décidées à combattre la nouvelle loi sur les retraites. Le 12 octobre, 87 % des cantines étaient fermées et une seule crèche sur 57 était ouverte. Le 19 octobre, 207 écoles étaient fermées.

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