Le décès de notre camarade Hardy22/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2199.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Le décès de notre camarade Hardy

À la suite de la publication, sur le site marianne2.fr, d'un article portant le titre : « Inouï : comment Lutte Ouvrière a caché la mort de Hardy, son chef occulte », voilà que tous les médias, ou presque, ont repris l'information en l'assaisonnant de commentaires plus ou moins politiques et plus ou moins honnêtes.

Le titre de l'article de marianne2.fr en donnait déjà une idée, car ne pas rendre public ne signifie pas « cacher ».

Quant à l'expression « chef occulte », elle reprend sous une autre forme celle de « gourou », également citée par marianne2.fr, et qui a tant plu, à certains moments, à la presse.

Oui, notre camarade Hardy est mort le 12 juillet 2009. Il n'y a pas besoin de reprendre les fantasmes contradictoires des journalistes pour comprendre que, si sa mort n'a pas été rendue publique, c'est parce que telle était sa volonté. Il n'y a pas plus besoin d'invoquer « une discipline que ne renierait pas un régiment de paras » - autre expression de marianne2.fr -, pour comprendre que, si tous les camarades ont été discrets, c'est parce que tous avaient du respect pour notre camarade décédé et pour sa volonté explicite.

Libre aux journalistes, comme celle qui a signé l'article, de parler d'une « dérive humaine » ! C'est, au contraire, le comportement de tout être humain normal par rapport à la dernière volonté d'un proche respecté !

Hardy est mort comme il a vécu : en militant pour la cause communiste et qui ne cherchait dans son combat quotidien ni prestige ni même un accomplissement personnel. L'autorité qu'il avait dans l'organisation n'était pas seulement due à sa compétence politique, mais aussi à cette modestie profonde.

Alors, laissons gloser les médias. Le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre, c'est de garder le souvenir du militant communiste qu'il a été, et surtout de continuer le combat qu'il a mené. Lutte Ouvrière continue.

Nous ne revenons pas ici sur la vie militante de Hardy. Mais pour tous ceux qui souhaitent la connaître, le plus simple est de lire La véritable histoire de Lutte Ouvrière, recueil d'entretiens avec le journaliste Christophe Bourseiller.

Voici ce qu'il disait en conclusion de ces entretiens :

« Alors, nous ne savons pas si le fait que le gouvernement soit de droite amènera plus facilement les travailleurs à la conviction qu'ils ne peuvent rien en attendre. Nous ne savons pas si, après avoir subi les coups de la gauche puis ceux de la droite, ils ne se contenteront pas d'écouter, à nouveau, les bateleurs de foire de la gauche bourgeoise ou si, dégoûtés de tout, ils se réfugieront dans l'apolitisme, voire pour certains, déjà trop nombreux, dans les idées à la Le Pen.

Nous ne savons pas plus par quelle voie, à travers quelles expériences politiques collectives, un regain de combativité conduira une partie du monde du travail vers les idées et le programme communistes.

Ce que nous savons, c'est que les idées que nous défendons aujourd'hui, il n'y a que nous pour les défendre. Alors, nous continuerons à les défendre quel que soit le sens des vents dominants. Si j'ai servi un tant soit peu à la transmission de ces idées, ma vie n'aura pas été inutile. »

Partager