Télé en prison : Un racket organisé15/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2198.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Télé en prison : Un racket organisé

L'association Robin des lois dénonce « le racket institutionnalisé de la télévision dans les prisons ». Qu'on juge un peu. La location d'un téléviseur coûte en effet de 5 à 40 euros mensuels. À ce prix, un téléviseur est amorti en quelques mois. Il n'y a aucune harmonisation nationale, notamment dans les prisons publiques. Des associations, gérées par des gardiens peu scrupuleux, ont dégagé des bénéfices record, comme à Fleury-Mérogis, où l'association chargée de louer les télés disposait, fin 2008, de 834 619 euros.

Les prisonniers peuvent en théorie s'acheter une télévision. Encore faut-il qu'ils en aient les moyens, car seuls 40 % des prisonniers ont une activité salariée, et les rémunérations des prisonniers sont dérisoires. Le salaire minimum horaire est de 3,27 euros en maison d'arrêt et de 3,54 euros en centre de détention (7,60 euros hors prison), et les salaires mensuels vont de 180 à 450 euros. Enfin les prisonniers qui possèdent une télévision ont tous les risques d'en perdre l'usage lors d'un transfert.

La privation de télévision contribue pourtant en outre aux dépressions et autres troubles psychiques que connaissent de nombreux prisonniers. Mais, comme l'ont montré de nombreux suicides, et comme en ont témoigné plusieurs rapports et reportages, le gouvernement se moque de la santé mentale ou même du confort élémentaire de prisonniers toujours plus nombreux.

Partager