Leur société

Retraites : Les promesses en trompe-l'oeil du Parti Socialiste

Le Parti Socialiste affirme qu'il s'engage, une fois au gouvernement, à maintenir l'âge légal de départ en retraite à 60 ans, et même qu'il le rétablira au cas où le gouvernement actuel aurait réussi à reculer cet âge à 62 ans comme il veut le faire.

Voilà qui est fort bien. Mais il ne faudrait pas que ces promesses sur l'âge légal occultent les autres propositions du PS qui visent à financer les retraites en grande partie sur le dos des salariés.

Dans un quatre-pages largement diffusé, le PS affirme que trouver les 45 milliards qui, selon les experts, seraient paraît-il nécessaires au financement des retraites « est tout à fait à notre portée ». Il ajoute : « Après tout, ce montant correspond aux baisses d'impôts pour les plus riches décidées par la droite depuis deux ans. » Il suffirait donc de reprendre quelques cadeaux faits aux plus riches... Mais cela n'empêche pas le Parti Socialiste de proposer une « réforme juste qui repose sur des efforts partagés ». Comme si les travailleurs n'en faisaient pas assez, d'efforts, eux à qui le patronat vole depuis des dizaines d'années le bénéfice de l'augmentation de la production de richesses !

Certes le PS prétend « mettre à contribution des revenus du capital » pour 25 milliards d'euros. Outre qu'il ne précise pas à quel taux ces revenus seront imposés, il ne cite que les bonus et les stock-options, et pas même les dividendes et encore moins les patrimoines des riches.

Par contre le PS projette d'augmenter les cotisations sociales, salariales aussi bien que patronales, d'une façon égale, c'est-à-dire totalement injuste, sachant que depuis vingt ans les patrons payent de moins en moins alors que les salariés payent de plus en plus !

Encore plus choquant : au moment où les jeunes ne trouvent pas de travail, le PS, tout comme le gouvernement, veut absolument faire travailler plus longtemps les seniors, au point de consentir encore des dégrèvements de cotisations sociales aux entreprises qui les feraient travailler plus nombreux, alors que nombre d'entre eux ne demandent pas mieux que de partir plus tôt, à condition d'avoir les moyens de vivre. Tout en acceptant de prendre en compte la pénibilité du travail, qui donnerait droit à partir plus tôt avec une retraite pleine, le PS veut « inciter ceux qui le peuvent et qui le souhaitent à travailler plus longtemps, plutôt que de relever l'âge légal ».

Enfin l'un des paramètres essentiels est la durée de cotisation indispensable pour avoir droit à une retraite pleine. Le PS se contente de constater que « jusqu'en 2020, des dispositions sont prévues », sur lesquelles il n'a manifestement pas l'intention de revenir. Il faudra cotiser 41 ans en 2012 et autour de 42 ans en 2020, si les rapports d'étape prévus en 2012 et 2016 ne préconisent pas un allongement pire encore. Pour la suite, le PS prévoit un nouveau rendez-vous en 2025. Et à cette date, dit-il, « en cas de nouveaux besoins qui ne pourraient être couverts par d'autres moyens, tout allongement de la durée de cotisation devrait être limité à la moitié des gains d'espérance de vie ».

C'est dire qu'il ne suffit pas de maintenir l'âge légal de la retraite à 60 ans pour que les salariés puissent effectivement vivre de leur retraite en s'arrêtant de travailler à 60 ans. La « retraite choisie » que promet le PS est un vain mot dès lors qu'il faut travailler de plus en plus longtemps pour avoir une retraite à taux plein. À 60 ans, le choix que la plupart des salariés auront sera de travailler bien au-delà ou d'accepter de vivre dans la misère... si tant est que les patrons leur laisseront même ce choix !

Alors, merci le PS ! Il faut compter sur la mobilisation de plus en plus puissante du monde du travail pour faire reculer ce gouvernement et ne surtout pas compter sur une éventuelle alternance en 2012 pour voir cesser les attaques contre les retraites... et les salaires.

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