PSA : Payer moins les ouvriers pour plus de profits15/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2198.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA : Payer moins les ouvriers pour plus de profits

La direction de PSA s'apprête à signer avec les syndicats, excepté la CGT, un accord particulièrement néfaste pour imposer des temps partiels et augmenter la flexibilité.

Il s'agit de créer de nouvelles équipes de nuit avec de nouvelles conditions. Les ouvriers qui passeraient de nuit perdraient le supplément de salaire qui était lié jusque-là au travail de nuit. Ils seraient forcés de passer en temps partiel (entre 22 et 30 heures) et verraient alors leur paye réduite. De plus, les horaires seraient variables. C'est-à-dire que, chaque soir, les ouvriers arriveraient à l'usine sans connaître l'heure de fin d'équipe, qui pourrait varier entre 4 et 8 heures. Si, au final, des heures supplémentaires étaient effectuées, elles ne seraient payées qu'au bout de douze mois.

Le même accord prévoit aussi une plus grande flexibilité pour les intérimaires en journée. Ceux-là sont censés être embauchés pour un poste précis. Déjà aujourd'hui les patrons ne respectent pas cette règle. Mais avec l'accord, la rotation sur les postes deviendrait la règle.

Pour faire avaler cette pilule particulièrement amère, PSA promet en contrepartie 900 embauches en CDI, ce qui a permis à la presse de faire des titres sur ses bienfaits. Mais depuis cinq ans PSA a supprimé 17 500 emplois en tout en France. Du coup, dans certaines usines, les effectifs sont tellement réduits que la production a du mal à sortir, ce qui rend indispensable pour la direction d'embaucher. Mais elle veut, avec cette annonce, se donner une image de patron qui crée des emplois.

On le voit, la direction de PSA cherche à profiter de la situation de chômage important pour imposer des réduction de salaires, introduire plus de flexibilité et recourir encore plus au travail précaire. Car c'est ainsi, non qu'elle « conditionne l'avenir des usines » comme elle le dit dans son discours, mais qu'elle accroît ses profits. Et d'ailleurs elle vient d'annoncer aussi qu'elle a pu se constituer une cagnotte de dix milliards d'euros - l'équivalent d'un tiers du déficit de la Sécurité sociale.

Ces dix milliards pourraient au contraire servir à maintenir tous les emplois, à embaucher pour partager le travail entre tous, sans devoir produire des voitures la nuit dans des conditions intolérables.

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