Contre le Crédit Lyonnais, Tapie empoche le gros lot15/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2198.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre le Crédit Lyonnais, Tapie empoche le gros lot

Dans son conflit avec le Crédit Lyonnais, devenu depuis LCL, Bernard Tapie devrait finalement empocher quelque 210 millions d'euros, soit sept fois plus que les 30 millions annoncés par la ministre Christine Lagarde lors du dernier jugement de cette affaire.

C'est suite à une procédure engagée en 1995 contre le Crédit Lyonnais, accusé de lui avoir « manqué de loyauté » lors de la revente du groupe Adidas, que Tapie a décroché ce gros lot financier justifié par le « manque à gagner » et le « préjudice moral ». Au fil des jugements successifs de cette affaire, on a vu monter les enchères, puisque la somme due par LCL est passée de 135 à quelque 378 millions d'euros !

Les époux Tapie toucheront 45 millions au titre du « préjudice moral » et 333 millions de dommages et intérêts. Telle est la décision de la « commission d'arbitrage » composée sur mesure pour donner satisfaction à Tapie. Le ralliement de celui-ci à Sarkozy en 2007 n'y est certainement pas pour rien.

Quant à la somme retenue pour éponger les dettes de Tapie, elle a été suffisamment réduite pour laisser 165 millions d'euros à sa société.

Ainsi, en ces temps de crise où l'on appelle surtout les salariés modestes à faire de nouveaux sacrifices, l'effacement des dettes et le bonus de Tapie viendront encore alourdir les engagements de l'État, qu'il fait payer aux plus pauvres puisque l'État, bon garçon quand il s'agit des banques, est le garant des dettes du Crédit Lyonnais.

Pour l'aventurier Tapie, qui ronchonnait encore en trouvant la somme pas assez rondelette, tout est bien qui finit bien. En tout cas, cela finit mieux que pour les travailleurs de Manufrance, de Testut, de Marie-Claire, de Terraillon, de Wonder ou d'Adidas, qui ont perdu leur emploi suite à la reprise de leur entreprise par Tapie, du temps où il était un repreneur aux dents longues, et qui sont partis avec des indemnités minuscules. Pour ces travailleurs licenciés, il n'a jamais été question de « préjudice moral » : c'était seulement le fonctionnement, considéré comme « normal », du capitalisme.

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