Continental : Une offensive patronale à laquelle il faut mettre un coup d'arrêt15/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2198.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental : Une offensive patronale à laquelle il faut mettre un coup d'arrêt

Avec Continental Toulouse, on a eu droit une nouvelle fois à une campagne nationale présentant l'abandon d'une partie de leur salaire et de leurs droits comme un passage obligé pour les salariés voulant garder leur emploi.

Il s'agit d'un scénario maintenant bien rodé, utilisé à chaque fois contre les salariés. Avec le revolver sur la tempe, menacés d'être jetés à la rue, on leur demande « d'accepter volontairement » de se sacrifier sur l'autel de profits toujours croissants pour leur patron.

C'est donc un vol manifeste, un attentat au droit des salariés à leur propre salaire. Mais ce gouvernement, qui n'a que le mot « tolérance zéro » à la bouche, reste silencieux et donc complice de ces attaques commises par les plus puissants.

En ce qui concerne Continental, ce groupe de 150 000 salariés, riche à milliards, on a affaire à un multi-récidiviste patenté. Au printemps 2009, les dirigeants de ce groupe avaient été traités pendant un court moment de patrons-voyous par une kyrielle de ministres. Mais aujourd'hui, c'est le silence des mêmes ministres.

En réalité, il y a une offensive générale du grand patronat pour essayer de mettre dans la tête des salariés qu'ils doivent se soumettre et accepter des baisses de salaire, des licenciements, parce que « sinon, ça sera encore pire ».

Mais le pire, les travailleurs y goûtent à chaque fois qu'on leur a imposé ces reculs. Les 1 300 travailleurs de Continental Sarreguemines, après s'être vu imposer le retour aux 40 heures sans compensation, ont eu droit, moins de deux ans plus tard, à une augmentation de 10 % de leur temps de travail non payée. Ceux de Goss, numéro 1 mondial des machines offset, après avoir eu une augmentation de 10 % de leur temps de travail non payée, ce qui a permis de licencier 10 % du personnel, se voient aujourd'hui menacés d'être tous jetés à la rue à Montataire, dans l'Oise. Ceux d'ArcelorMittal, après avoir subi une baisse des salaires d'embauche et la reprise de jours de congés, ont vu leur direction dépasser et de loin tous les objectifs de suppressions d'emplois qu'elle avait programmées en Europe. Et cette liste est sans fin.

Chaque recul ne fait qu'encourager les patrons à préparer les suivants. Pas seulement dans les entreprises touchées, mais aussi dans toutes celles qui ne le sont pas encore. C'est bien pourquoi tous les patrons, et d'abord les plus grands, sont intéressés et partie prenante des sacrifices que leurs collègues arrivent à imposer à leurs salariés.

Alors, face à ce patronat à l'offensive, il n'y a pas de politique possible dite « du moindre mal ». Il faut répondre coup pour coup à ceux qui se permettent de détrousser les travailleurs. Il faut tout faire pour mettre le holà à cette spirale des reculs « librement consentis ». Et c'est possible, car la classe ouvrière a la force de faire reculer ces agresseurs qui ne cessent de mettre en cause ses conditions de vie et de travail.

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