Chômage : Les tricheries du gouvernement...et celles du patronat01/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2196.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : Les tricheries du gouvernement...et celles du patronat

Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi, voit un « succès encourageant » dans les chiffres du chômage de juillet que vient de publier son ministère : moins 0,5 % par rapport au mois précédent, soit 14 400 chômeurs en moins. Seulement, pour aboutir à ce résultat, il faut chausser des lunettes spécialement conçues, qui rétrécissent nettement le champ de vision, car il s'agit des seuls demandeurs d'emploi de catégorie A, n'exerçant aucune activité. Si l'on inclut les personnes qui n'ont pu travailler qu'un nombre d'heures réduit, dans des petits boulots ou en intérim, le nombre de chômeurs augmente cette fois de 0,1 %

(+ 5 300 demandeurs d'emploi). La hausse est particulièrement forte parmi les jeunes et parmi les plus de 50 ans. Si on ajoute encore les demandeurs d'emploi en stage, en formation, en reclassement après un licenciement économique ou en maladie et ceux en contrats aidés, on atteint plus de 4 573 000 inscrits à Pôle emploi, soit 8,2 % de plus qu'en juillet 2009. Une telle situation est d'autant plus dramatique que le nombre de personnes au chômage de longue durée a progressé de 27,6 % en un an.

Les chômeurs qui ne perçoivent plus d'indemnité sont donc de plus en plus nombreux. Mais le gouvernement préfère tourner son regard ailleurs, de même que le patronat ferme les yeux sur ce que deviennent les travailleurs licenciés. Selon le journal Les Échos, si le nombre de plans sociaux est en baisse, cela est dû entre autres à ce que certaines PME évitent de plus en plus la mise en oeuvre de plans sociaux en privilégiant d'autres modes de rupture de contrat de travail, comme les « ruptures conventionnelles » ou « les vagues de départs de petite ampleur ». Malgré cette tricherie, 668 plans sociaux ont tout de même été signalés au ministère du Travail au cours du premier trimestre.

Que les licenciements collectifs soient labellisés dans un plan social ou pas, seule leur interdiction permettrait d'obtenir un « succès encourageant » dans la lutte contre le chômage.

Jean SANDAY

UN CHIFFRE QUI DERANGE

En un an, le chômage des plus de 50 ans a augmenté de 17,6 %. C'est dire que, si le gouvernement réussissait à faire reculer l'âge de la retraite, cela ferait augmenter la pauvreté. Car, pour nombre de seniors, la pension de retraite serait remplacée par une indemnité de chômage, si tant est qu'ils y aient droit.

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