Hôpital Pitié-Salpétrière - Paris : Le privé avance ses pions18/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2194.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Pitié-Salpétrière - Paris : Le privé avance ses pions

Dans le cadre de sa politique de suppression de postes, la direction de l'hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris s'attaque entre autres aux postes des cuisines. Trois gros bâtiments bénéficiaient jusqu'à présent d'une cuisine relais où les agents des cuisines préparaient les repas des patients. L'une d'entre elles a déjà été fermée, laissant le travail aux aides-soignantes des salles et une deuxième vient d'être confiée à une entreprise privée Sin&Stes du groupe Elior.

Cette société s'occupant aussi de nettoyage, l'hôpital lui sous-traite le ménage en plus de la distribution des repas, pour un bâtiment de plus de 200 lits. Auparavant, le ménage y était déjà assuré par la société Challencin qui continue à intervenir dans les autres services de l'hôpital.

Aujourd'hui, les salariées de Sin&Stes se retrouvent donc à préparer et à servir les repas, à distribuer les carafes d'eau. Tout cela entre deux tâches de ménage dans les chambres, dans les bureaux et les couloirs. La distribution des repas est totalement rocambolesque car dans un hôpital ce n'est pas si simple. Or les travailleuses de cette entreprise privée n'ont pas les listes des patients, des menus, des régimes de chacun d'entre eux, ni de ceux qui doivent être à jeun avant ou après opération.

Sans ces informations indispensables, elles ne peuvent donc pas faire seules ce travail et les encadrements ont décidé qu'une aide-soignante de la salle devait seconder la distribution des repas. Cette dernière cesse donc séance tenante son travail en cours pour vérifier chaque plateau repas, à qui le donner et désigner les patients qui ne doivent pas manger. Mais, au final, peu de patients ont le plateau leur correspondant.

Cette situation met tout le monde sur les nerfs et il apparaît fou d'avoir pu décider d'une organisation aussi incohérente. Aux anciennes travailleuses de Challencin, reprises par Sin&Stes et qui s'inquiétaient de leurs nouvelles tâches, les chefs avaient répondu avec le plus grand mépris : qu'elles sachent lire ou pas, ce n'était pas un problème, elles n'auraient qu'à regarder les numéros de chambres et des fiches sur les plateaux.

Dans cette réorganisation, la direction de la Pitié-Salpétrière suit les directives de la direction générale qui veut « recentrer les activités des hôpitaux sur le coeur du métier, les soins » en confiant au privé toutes les tâches qui ne relèvent pas des soins proprement dits.

Ainsi, dans les hôpitaux, de plus en plus d'entreprises privées extérieures interviennent, avec des statuts et des horaires différents. Un moyen pour les directions de diviser le personnel encore un peu plus.

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