Allocation de rentrée scolaire : Quel mépris de classe !18/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2194.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Allocation de rentrée scolaire : Quel mépris de classe !

Édouard Courtial, député de l'Oise et proche du ministre de l'Intérieur Hortefeux, a ressorti sa proposition de supprimer l'allocation de rentrée scolaire par simple virement bancaire pour la remplacer par des bons d'achats utilisables exclusivement pour les articles scolaires. Il prétend ainsi éviter le « dévoiement » de l'allocation par « certaines familles » qui, selon lui, en profiteraient pour acheter différentes choses, par exemple des téléviseurs à écran plat ! Ce Père la Morale a proposé une nouvelle loi : « Avec le respect de l'autorité, l'effort individuel et la méritocratie, vous avez les marqueurs du sarkozysme. Cette proposition de loi s'inscrit au croisement de ces valeurs », avance-t-il.

Le problème, c'est que les « valeurs » en question, que Sarkozy n'a d'ailleurs pas inventées, sont à géométrie variable. Car quand il s'agit de la rémunération des députés, de celle des PDG, sans parler de la façon dont les Bettencourt et autres capitalistes acquièrent leur fortune, eh bien les fameux « marqueurs du sarkozysme » en prennent un coup. Les actionnaires peuvent tranquillement continuer à percevoir leurs revenus, avec pour seul mérite d'être bien nés, sans aucun effort, et sans risque évidemment de voir transformer leurs dividendes en bons d'achats à présenter au supermarché ! C'est seulement quand il s'agit d'une modeste allocation qui varie, selon l'âge de l'enfant, entre 280,76 et 306,51 euros, que les dames patronnesses de l'UMP sortent leur morale, avec ses « marqueurs ».

C'est, paraît-il, la troisième fois que Courtial tente de faire aboutir sa proposition, et à nouveau la ministre de la Famille l'a écartée. Cependant le député se targue d'avoir trouvé 115 signatures parmi ses confrères de UMP et il ne désespère pas de parvenir un jour à ses fins. Il est vrai que le mépris envers les milieux populaires est une valeur qui n'en finit pas de monter et qu'en faire étalage n'est pas forcément mal venu à l'approche du prochain remaniement ministériel...

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