Viveo - Paris : En lutte contre les licenciements04/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2192.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Viveo - Paris : En lutte contre les licenciements

Il y a plus de sept mois de cela, à la fin de l'année 2009, les salariés de Viveo - essentiellement des ingénieurs - ont eu la mauvaise surprise d'apprendre le rachat de l'entreprise, leader en France des logiciels bancaires intégrés, par la société suisse Temenos, numéro un mondial du secteur. Cette multinationale compte plusieurs milliers de salariés et dispose d'un site de production en Inde.

La direction affirmait alors dans un communiqué que « les collaborateurs de Viveo bénéficieront de plusieurs avantages ». Mais dès le 5 février, elle convoquait le Comité d'entreprise et annonçait son intention de procéder à un plan social visant à supprimer un tiers des effectifs (64 sur 180). C'était sans compter sur la réaction des salariés de l'entreprise.

Dès la première réunion, le CE s'opposa au plan social et mandata un expert. Quelque temps plus tard, c'est l'inspection du travail qui souligna l'irrecevabilité du projet en raison de nombreuses irrégularités. Dans le même temps, les organisations syndicales et les élus organisaient des assemblées générales pour exposer les projets de la direction auprès d'une grande majorité de salariés.

Le 8 mars, l'assemblée générale réunissait 80 % de salariés et le principe de la grève était entériné à la quasi-unanimité. Si la première journée ne rassembla qu'une quinzaine de salariés, quinze jours plus tard, plus de 110 salariés répondaient présent à l'appel de l'intersyndicale CGT-CGC. C'est le jour que la direction avait choisi pour rassembler ses clients et annoncer l'arrêt à terme de la maintenance des produits de Viveo, ainsi que le plan social.

Depuis, les rassemblements devant l'immeuble de la société se multiplient. Des diffusions de tracts aux portes de la cantine, qui accueille près de mille salariés des entreprises voisines, ont eu lieu. Un rassemblement le 24 juin devant l'ambassade de Suisse et le ministère de l'Emploi (situés l'un en face de l'autre) a réuni une cinquantaine de salariés, qui sont ensuite allés rejoindre la manifestation contre la réforme des retraites.

Pour éviter que la tension ne monte davantage, la direction a proposé une enveloppe de un million d'euros (hors Plan de sauvegarde de l'emploi), à répartir par le CE. Cette piteuse tentative de division n'a pas pris, malgré le fait que certains salariés étaient prêts à accepter l'idée de départs volontaires.

Au-delà de ce que représente la perte des emplois dans une société dont plus d'un tiers des effectifs a plus de cinquante ans, ce sont les résultats affichés régulièrement par Temenos qui choquent le plus. Le groupe a vu en effet son résultat net multiplié par cinq entre 2004 et 2009 (12 millions d'euros à 69 millions d'euros). Les dirigeants de Temenos se voyant octroyer pas moins de 38,35 millions de francs suisses (environ 28 millions d'euros), dont 29,77 millions pour le directeur Andreas Andreades. Quant à Viveo, elle voyait régulièrement ses profits augmenter.

Un nouveau rassemblement est déjà prévu pour le 12 août devant le Palais de justice où se tiendra l'audience du tribunal qui statuera sur la légalité du plan. Mais quel qu'en soit le résultat, les salariés sont bien déterminés à poursuivre leur action !

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