SNCF - Île-de-France : Pépy parle de modernisation, mais... à petite vitesse01/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2187.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - Île-de-France : Pépy parle de modernisation, mais... à petite vitesse

Une interview de Guillaume Pépy, président de la SNCF, a été publiée dans Le Parisien du mardi 29 juin. Il s'est appliqué à vanter sa politique à la tête de la société ferroviaire qui, à l'en croire, aurait comme unique souci le bien-être des usagers.

Côté cheminots d'abord, il est catégorique : il faut en finir avec les grèves et, dit-il,« mon obsession est que la grève ne rapporte pas plus que la négociation ». Sauf que, lorsqu'il y en a, c'est-à-dire quand la direction le décide, la négociation ne rapporte jamais rien en termes de salaires, de maintien du système des retraites, d'emplois, de conditions de travail, etc. Et les cheminots qui ont largement participé à la journée du 24 juin sont bien conscients qu'il leur faut recourir à la grève s'ils veulent obtenir satisfaction sur leurs revendications essentielles. Quant aux usagers, Pépy a peu de choses à annoncer.

« J'ai fait, dit-il, de la modernisation des trains de la vie quotidienne ma première priorité. » Les trois millions d'usagers franciliens, dont la plupart sont des travailleurs qui prennent le train deux fois par jour pour aller et revenir de leur travail, apprécieront. Eux connaissent depuis des années l'entassement dans de vieilles rames, les retards répétés, les suppressions de trains, les incidents techniques à répétition, etc., et même les hausses programmées sous prétexte, explique Pépy, qu'on « ne peut à la fois vouloir que la SNCF se modernise et refuser l'augmentation des tarifs » ! Mais les investissements visant à moderniser le transport des voyageurs ne sont pas à la hauteur des besoins. Pépy reconnaît lui-même que 40 % des retards relèvent de la responsabilité de la SNCF, que le matériel laisse à désirer et annonce qu'en accord avec le Conseil régional d'Île-de-France et le Syndicat des Transports d'Île-de-France 172 trains neufs vont être achetés (sur des milliers de trains en circulation en Île-de-France).

Pour que cette amélioration prenne corps, il faudrait non pas supprimer des milliers d'emplois comme cela est prévu, mais embaucher le personnel qui manque partout : pour entretenir correctement et régulièrement les voies, pour réparer les motrices et les voitures dans les ateliers, pour nettoyer les rames, etc.

Pour lutter contre l'insécurité, Pépy a décidé de « généraliser les caméras de vidéo-surveillance dans les gares et dans les trains », qui seront au nombre de 12 000 en 2013, et de créer un numéro gratuit à appeler en cas d'urgence. Pourquoi pas ? Mais cela ne remplacera pas le personnel, qui devrait être en permanence présent dans les gares et sur les quais, indispensable pour aider les voyageurs au quotidien, voire pour dissuader les importuns de toutes sortes.

En fait de priorité, Pépy, toute la direction de la SNCF comme le gouvernement sont engagés dans une politique de rentabilité, face à laquelle les besoins des voyageurs comme des cheminots comptent pour très peu.

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